Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, salue les mesures du Conseil des Etats contre le réchauffement climatique. Cela préservera et créera aussi des emplois. Mais ce pas est insuffisant pour parvenir à zéro émissions de carbone d’ici à 2050, un objectif indispensable pour limiter le réchauffement mondial à 1.5°C.
Grâce aux mobilisations des jeunes, l’atmosphère politique s’est réchauffée pour le climat, comme en témoigne le traitement de la loi sur le CO2 par le Conseil des Etats allant au-delà du projet du Conseil fédéral. Un pas est fait dans la bonne direction mais est encore insuffisant. Les aspects positifs sont le but de zéro émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, l’instauration d’un fonds climatique, le fait de soumettre aussi le secteur aérien à une taxe et les mesures dans le secteur financier. Mais il reste des aspects insuffisants comme un but de réduction trop faible en Suisse, ce qui est un frein à l’innovation et à la création d’emplois en Suisse et des mesures trop faibles dans les transports routiers.
Ne pas oublier l’impératif de transition juste pour les travailleurs et travailleuses
« Le résultat atteint est sans doute ce qui peut être obtenu politiquement mais pas encore ce qui est nécessaire. Les objectifs de réduction devront être renforcés si l’on veut atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 », indique Denis Torche, responsable du dossier de politique climatique. Et d’ajouter : « La loi sur le CO2 devrait aussi tenir compte de ses effets pour le marché du travail : si la réduction des émissions de gaz à effet de serre crée des emplois dans certains secteurs (cleantech) elle en fait aussi disparaître dans d’autres (transports routiers, certaines industries) ».
Il faut donc inscrire dans la politique climatique la notion de transition juste qui est aussi une revendication majeure du mouvement syndical international. Elle figure d’ailleurs dans l’Accord de Paris sur le climat, ratifié par la Suisse. Mettre en œuvre une transition juste permettra d’obtenir un meilleur soutien de la population aux efforts concrets à fournir tout en favorisant le perfectionnement professionnel ou même des reconversions dus à l’impact structurel induit par la politique climatique.