Pour ses 15 ans, le congé maternité doit être accompagné
C’est difficile à croire et pourtant demain, 1er juillet, le congé maternité fédéral n’existe que depuis 15 ans. Véritable serpent de mer de la politique suisse durant soixante ans, c’est un projet minimaliste qui a convaincu Parlement, milieux économiques et peuple suisse. La solution suisse est sans doute trop courte pour les mères et leurs enfants, mais elle a le mérite d’avoir unifié les pratiques sur un minimum dont bénéficient toutes les femmes actives en Suisse. Travail.Suisse a bon espoir que les pères puissent bientôt aussi être présents durant cette période charnière grâce à l’adoption par le peuple en septembre du congé paternité de deux semaines.
Depuis 1945, la Constitution fédérale prévoyait l’introduction d’une assurance maternité au niveau fédéral. Après des dizaines d’années de travail et une vingtaine de tentatives, ce mandat constitutionnel a enfin abouti par l’adoption par le peuple, le 3 octobre 2003, d’un modèle minimal de 14 semaines d’absence rétribuées à 80% du salaire, via les allocations pour perte de gain APG. Travail.Suisse a développé deux offres tout public pour informer de manière détaillée sur la maternité, les dispositions légales en rapport avec l’activité professionnelle et la conciliation : le site www.informaternite.ch et l’agenda gratuite en ligne www.mamagenda.ch.
Les femmes ont tout intérêt à ne pas être les seules à pouvoir bénéficier d’un temps payé au moment de la naissance d’un enfant. Le congé maternité est très court et bien souvent, les mères sont priées de se remettre de leurs couches à la maison et de quitter rapidement l’hôpital ou la maison de naissance. Elles ont alors bien besoin de l’aide et de soutien du père de leur enfant. Pour récupérer, pour démarrer un allaitement réussi si tel est leur choix, pour faire face à deux à une possible dépression post-partum et pour que les premiers enfants ne soient pas éloignés de la famille. Ou tout simplement pour permettre au père d’acquérir les compétences de soin nécessaires à l’enfant, et avoir la possibilité de tisser un lien filial qui lui est propre. Car à l’heure actuelle, un seul jour de congé est accordé au père pour une naissance, autant que pour un déménagement !
Malgré la courte durée du congé maternité, les jeunes mères sont majoritaires à dire qu’un congé paternité les aidera plus sûrement qu’un congé prénatal. D’ailleurs, une enquête représentative de Travail.Suisse a montré en mai que 71% de la population est favorable au congé paternité, malgré la pandémie. Cette période exceptionnelle a sans doute mis en lumière l’importance à accorder au cadre familial. Une société qui résiste bien aux crises est constituée de familles fortes. Les congés familiaux y contribuent.
Pour s’engager en faveur du congé paternité, chacun et chacune peut s’annoncer directement sur www.conge-paterite.ch et suivre l’actualité sur les réseaux sociaux (@congepaternite, #le congé paternité maintenant.