Un modeste congé d’adoption en perspective au Conseil national
Le congé d’adoption, parent pauvre de la politique familiale, est à l’ordre du jour du Conseil national lundi prochain. Travail.Suisse soutient ce projet depuis ses débuts en 2013, malgré le fait que l’initiative parlementaire du démocrate-chrétien Marco Romano ait été revue à la baisse par les commissions du Parlement. Au-delà des dernières options encore à discuter, c’est le principe même du congé d’adoption qu’il s’agit d’accepter enfin.
Travail.Suisse, l’organisation indépendante des travailleurs et travailleuses, soutient le principe d’un congé payé accordé aux parents adoptant un enfant en dehors de la famille (qui ne peut être celui de son ou sa partenaire). Alors que de nombreux employeurs publics prévoient un congé en cas d’adoption, mais il n’existe toujours pas au niveau national.
Pour mettre fin à cette inégalité de traitement entre parents naturels et parents adoptifs, le démocrate-chrétien tessinois Marco Romano avait lancé une initiative parlementaire en 2013, qui a passé la rampe des deux commissions compétentes deux ans plus tard. Après les élections fédérales de novembre 2015 et une nouvelle composition, la commission compétente a proposé de classer son propre projet. Ceci quand bien même la majorité des participants à la consultation ait estimé qu’il s’agissait d’un premier pas dans la bonne direction, quoique timide. Le Conseil national a repêché l’objet de justesse il y a une année.
Selon Valérie Borioli Sandoz, responsable de la politique de l’égalité chez Travail.Suisse : « La proposition d’origine a passé de douze à deux semaines et n’impactera que très peu de familles. Malgré tout, cette mesure mérite d’être adoptée, car elle fait partie d’une politique moderne de la famille. » Travail.Suisse attend de la chambre basse qu’elle adopte au minimum l’avis de la majorité de sa commission et qu’elle suive l’avis du Conseil fédéral. Ce dernier, souhaitant prendre en compte les changements sociétaux et la volonté du Parlement, reconnaît que les défis qui se posent aux parents adoptifs sont comparables à ceux qui se posent aux parents après la naissance de leur enfant et que le congé d’adoption permettra de combler une lacune de la politique familiale et sociale suisse.