La commission de la santé du Conseil national discute dès demain de son projet de congé d’adoption. Le Conseil fédéral a apporté son soutien inattendu à cette mesure modeste mais indispensable à une politique familiale digne de ce nom. Travail.Suisse s’en réjouit et demande aux commissaires d’adopter enfin le congé d’adoption proposé.
La proposition originale est déposée en 2013 par le démocrate-chrétien tessinois Marco Romano. Son parcours au Parlement a été assez sinueux : le principe a d’abord été adopté par les deux commissions. La première commission compétente a laissé filer les délais. Au printemps de cette année, le plenum a refusé sa proposition de classer le texte. Cet été, la CSSS-N s’est enfin mise au travail et a élaboré un projet minimaliste. Ce dernier réduit à deux les douze semaines de la proposition initiale. Demain et vendredi, le congé d’adoption est à nouveau traité par la commission, mais cette fois avec le soutien du Conseil fédéral qui s’est exprimé en sa faveur le 30 octobre dernier.
Travail.Suisse, l’organisation indépendante des travailleurs et travailleuses, soutient le principe d’un congé payé pour les parents adoptant un jeune enfant. Cette lacune de la politique familiale doit être comblée dans la loi car tous les parents doivent être traités d’égale manière. Parents naturels et parents adoptifs sont confrontés à la même difficile conciliation entre leur travail et l’accueil de leur enfant. Le projet minimaliste de la commission ne coûterait que 110'000 francs par année à l’assurance perte de gains, qui est en mesure de l’absorber sans aucun problème.
Le nombre d’adoptions est par ailleurs en constante diminution. Selon Valérie Borioli Sandoz, responsable de la politique de l’égalité chez Travail.Suisse, « Toutes les entreprises, même les plus petites, peuvent supporter un congé d’adoption de deux semaines, tant sur le plan financier qu’organisationnel.». C’est aussi ce que dit en substance le Conseil fédéral. On attend de la commission, en particulier de ses membres qui quittent le Parlement, de faire enfin preuve de clairvoyance dans cette discussion.