L'obligation d'annoncer les postes vacants fait ses preuves, mais doit gagner en efficacité
Le SECO a publié aujourd'hui un rapport de suivi sur l'introduction de l'obligation de communiquer les postes vacants et les premières évaluations de son efficacité. Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, se réjouit de constater que l'instrument a également fonctionné pendant la pandémie du Covid-19. Dans le même temps, les premiers résultats sont très mitigés : des efforts supplémentaires sont nécessaires pour accroître l'efficacité et les possibilités offertes aux demandeurs d'emploi.
L'obligation de communiquer les postes vacants est en vigueur depuis un peu moins de trois ans. Aujourd'hui, le SECO a tiré un bilan majoritairement positif de la mise en œuvre. Bien que l’on ait dû suspendre l’obligation de communiquer les postes vacants pendant 10 semaines lors du premier confinement, la tendance de son utilisation est positive. « Les propositions de placement des ORP ont légèrement augmenté, tout comme le taux d'emploi - mais la marge d'optimisation est encore importante », déclare Gabriel Fischer, responsable de la politique économique à Travail.Suisse. Près de la moitié (42%) des emplois signalés restent toujours sans proposition de placement. Les grandes différences cantonales sont particulièrement frappantes. Alors que les ORP, dans certains cantons, transmettent les dossiers de candidats pour presque tous les postes vacants (86%), dans d'autres cantons, ce n'est jusqu’ici qu’à peine le cas (14%). L'utilisation de la Job-Room présente également de grandes différences cantonales et reste globalement très faible. Pour Travail.Suisse, il est clair qu'une meilleure information sur la Job-Room et le service public de l'emploi dans son ensemble est cruciale pour la poursuite de la mise en œuvre de l'obligation d'annoncer les postes vacants. En outre, il est impératif d'harmoniser l'application de l'obligation d'annoncer les postes vacants des emplois entre les cantons et de l'augmenter globalement.
L’instruments fonctionne mais sans guère d’effets
L’obligation d’annoncer les postes vacants n’a, jusqu’ici, presque pas eu d’effets. On a pu observer seulement une augmentation du taux de sortie du chômage chez les hommes de plus de 35 ans, mais cela ne se traduit pas (encore) par une baisse globale du taux de chômage. Seulement 8,2 % des propositions de dossiers faites par les ORP en réponse à un poste vacant ont débouché sur un engagement. « La communication des postes vacants et la transmission des dossiers ne doivent pas être une fin en soi ; il faut plutôt améliorer efficacement les chances des chômeurs de trouver un emploi de cette manière », ajoute Gabriel Fischer. Pour Travail.Suisse, seulement des relations étroites entre les ORP et les employeurs, une bonne qualité des propositions de placement ainsi que la volonté des employeurs d’engager des demandeurs d’emploi inscrits auprès des ORP peuvent améliorer l’obligation de communiquer les postes vacants. À l’avenir, les chances des groupes de personnes discriminées jusqu’ici (travailleuses et travailleurs âgés, issus de l’immigration, avec une carrière professionnelle en dents de scie) doivent s’améliorer, sinon un renforcement des conditions de l’obligation de communiquer les postes vacants sera inévitable.