Le SECO a publié aujourd’hui le premier rapport de monitorage sur l’exécution de l’obligation d’annoncer les postes vacants. Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, prend connaissance avec satisfaction de la réussite dans une large mesure de la mise en œuvre. Plus rien ne s’oppose à l’exécution complète l’année prochaine. Mais on n’a pas encore répondu à la question centrale de l’effet de l’obligation d’annoncer les postes vacants.
L’obligation d’annoncer les postes vacants en tant que mise en œuvre de l’article 121a de la Constitution fédérale est en vigueur depuis tout juste 18 mois. Un premier rapport de monitorage tire un bilan majoritairement positif de la mise en œuvre : « Les employeurs semblent bien annoncer leurs places vacantes et les ORP utilisent leurs possibilités de transmission », indique Gabriel Fischer, responsable du dossier de politique économique à Travail.Suisse. Effectivement, le rapport fait état, une année après l’entrée en vigueur, de près de 120'000 annonces pour environ 200'000 places vacantes. C’est nettement plus que les estimations préalables et confirme ainsi le bien-fondé de la phase transitoire avec la valeur plus élevée de 8 pourcent. Dans la majorité des annonces, les ORP ont été en mesure de transmettre au moins un dossier convenable d’une personne au chômage aux employeurs.
Il existe un potentiel d’amélioration pour ce qui est de la réaction de l’employeur sur le dossier transmis et pour procurer un avantage intrinsèque aux personnes en recherche d’emploi. In globo, Travail.Suisse tire un bilan positif de la mise en œuvre de l’obligation d’annoncer les postes vacants et ne voit pas d’empêchement à ce que l’obligation d’annoncer les postes vacants avec une valeur de 5 pourcent entre en vigueur dès l’an prochain. Cela d’autant plus que le bas taux de chômage actuel et une nouvelle nomenclature des professions plus fine n’a pas conduit à une extension des annonces faites malgré la valeur plus basse.
On attend maintenant une évaluation des effets
Mais un monitorage de l’exécution ne peut être qu’un premier pas car, ce qui est déterminant, c’est l’effet de l’obligation d’annoncer les postes vacants. « L’annonce des postes vacants et la transmission des dossiers ne doivent pas être un but en soi. Ce sont les nouvelles chances qu’ont les personnes au chômage de retrouver un emploi qui priment », indique Gabriel Fischer. Le rapport ne renseigne pas sur les deux questions déterminantes suivantes : d’une part, il faudrait savoir si, pour les employeurs, l’obligation d’annoncer les postes vacants est une charge bureaucratique ou une facilitation du processus de sélection et, d’autre part, s’ils sont prêts de se défaire de leurs préjugés vis-à-vis des personnes enregistrées dans les ORP et d’améliorer les chances des groupes de personnes discriminées comme les travailleuses et travailleurs âgés, ceux et celles avec des noms étrangers ou avec des interruptions de carrière. Une évaluation des effets approfondie est ainsi indispensable et le SECO l’envisage pour l’an prochain.