Malgré les défaillances dues à Omicron : ne pas aller au travail en étant malade
Communiqué de presse
Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, soutient la réduction de la durée de quarantaine et d'isolement décidée aujourd'hui par le Conseil fédéral. Les données scientifiques montrent que cela ne devrait pas faire augmenter les risques d'infection. Travail.Suisse s'oppose cependant à une suppression totale. En revanche, la prolongation jusqu'au 31 mars des mesures de grande envergure en vigueur depuis le 20 décembre est considérée de manière critique. L'obligation du télétravail est une charge pour de nombreux travailleurs et travailleuses et doit pouvoir être levée plus tôt si la situation épidémiologique le permet. Travail.Suisse interviendra en conséquence dans la consultation. Les mesures de soutien économique doivent être développées de manière à éviter des pertes d'emplois.
Travail.Suisse salue le fait que le Conseil fédéral n'ait pas supprimé la quarantaine et les règles d’isolement. Ces mesures restent nécessaires pour endiguer les contagions. Selon la Task Force scientifique de la Confédération, une réduction à cinq jours est toutefois possible avec le virus Omicron. Les capacités de dépistage pourraient bientôt être limitées et tout le monde ne pourra pas faire un test. "Il est important que les travailleurs qui se sentent malades restent à la maison et ne se présentent pas au travail" souligne Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse. Les cantons ne doivent donc accorder des exceptions à la quarantaine et à l'isolement que dans des cas individuels urgents. Travail.Suisse rejette résolument le présentéisme - la présence au travail malgré la maladie -, notamment pendant une phase critique comme la vague Omicron.
Au vu du nombre record de personnes infectées, il reste important pour Travail.Suisse que les concepts de protection sur le lieu de travail soient respectés par les employeurs et contrôlés par les cantons. Les employeurs doivent tout mettre en œuvre pour protéger leur personnel le mieux possible contre une infection. Même si le Conseil fédéral ne recommande toujours pas les masques FFP2 pour le grand public, ceux-ci doivent être utilisés sur le lieu de travail dans les situations à risque, comme le recommande le Seco.
La Suisse s'en est bien sortie avec les larges mesures de soutien aux travailleurs et aux entreprises. "Travail.Suisse demande au Conseil fédéral de réglementer le remplacement du salaire également pour les personnes asymptomatiques en situation d'isolement, afin d'éliminer cette incertitude actuelle dans le monde du travail", demande Thomas Bauer, responsable de la politique économique. En outre, l'obligation du télétravail ne doit pas être supprimée seulement fin mars, mais doit être réexaminée régulièrement. Ses effets sont de plus en plus négatifs pour les travailleurs lorsqu'elle se prolonge. Il faut examiner la possibilité de réduire la durée de l’obligation de télétravail - par exemple à 50% du temps de travail - dès que la situation épidémiologique le permet.
La vaccination, y compris le rappel, protège contre une infection, une maladie grave et de manière très efficace contre une hospitalisation ou un séjour aux soins intensifs. Travail.Suisse recommande donc à tous les travailleurs et travailleuses de se faire vacciner. Une vaccination avec rappel datant de moins de quatre mois dispense actuellement de l'obligation de quarantaine.