Travail.Suisse lance le référendum contre la réforme ratée AVS21
Communiqué de presse
Le Comité de Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, a décidé aujourd'hui, lors de sa séance, de lancer le référendum contre la réforme ratée de l'AVS. Le fait que cette réforme se fasse sur le dos des femmes est l’élément-clé de cette décision. Il faut également lutter contre l'égalité négative résultant de l'augmentation de l'anticipation de la rente à 63 ans pour les femmes et les hommes.
Le cœur de cette réforme de l'AVS est le relèvement de l'âge de la retraite des femmes. Au cours des dix prochaines années, cela devrait permettre d'économiser environ 10 milliards de francs. Une part substantielle des coûts de ce paquet de réformes sera donc supportée seulement par les femmes. "Les femmes sont déjà massivement désavantagées à l'âge de la retraite et doivent maintenant encore payer pour cette réforme. C'est intolérable et inacceptable", déclare la conseillère nationale Léonore Porchet, vice-présidente de Travail.Suisse. Le Parlement a délibérément ignoré les formes alternatives de financement de l'AVS : les revenus des intérêts négatifs de la Banque nationale suisse auraient par exemple permis d'injecter environ 14 milliards de francs dans les caisses de l'AVS. "Le Parlement n'a pas voulu examiner des formes alternatives de financement et a opté pour la variante la 'moins chère' : l'augmentation de l'âge de la retraite pour les femmes", déclare Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse.
Les hommes sont également concernés par la réforme de l'AVS. A l'origine, le Conseil fédéral avait demandé que l'anticipation de la rente pour les femmes et les hommes soit possible à l'avenir à partir de 62 ans, alors qu'actuellement seules les femmes peuvent le faire. La réforme de l'AVS va maintenant dans une autre direction : à l'avenir, les femmes comme les hommes ne pourront toucher leur retraite qu'à partir de 63 ans (à l'exception de la génération de transition). Anna Storz, responsable de la politique sociale à Travail.Suisse, condamne cette décision : "Cette adaptation est inacceptable et conduit à une égalité négative. Ce point n'était pas contesté lors de la votation sur la prévoyance vieillesse 2020. Le Parlement a ici violé le principe de la bonne foi".
Travail.Suisse et ses fédérations lancent, avec une large alliance, le référendum contre cette réforme ratée. Les préparatifs vont aussi bon train pour récolter rapidement les signatures malgré la situation de l’épidémie de coronavirus. "Un non à ce projet est un non à l'âge de la retraite à 66 ou 67 ans", a déclaré Adrian Wüthrich au nom de Travail.Suisse.