Pas de révision totale de la loi sur le travail au détriment de la santé des travailleurs et des travailleuses
En réponse à un postulat, le Conseil fédéral rejette aujourd'hui une révision totale de la loi sur le travail. Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleuses et des travailleurs, se félicite de ce rapport. Les travailleuses et les travailleurs ont besoin d'une meilleure protection contre le stress et les charges psychosociales. Ils et elles n’ont pas besoin que la politique attaque constamment la loi sur le travail.
Le Conseil fédéral rejette une révision totale de la loi sur le travail. Dans un rapport, il souligne l'importance de la loi sur le travail pour la protection des travailleurs et des travailleuses et décrit la loi sur le travail comme suffisamment flexible, également en ce qui concerne les nouvelles formes de travail. Le rapport est une réponse à un postulat qui avait appelé à "simplifier et moderniser le droit du travail pour améliorer la compétitivité des entreprises de services". Le droit du travail est sans cesse soumis à des attaques politiques. Celles-ci poursuivent l'objectif de déréglementer et de réduire les dispositions de protection en faveur des salarié.e.s. « Les travailleurs et les travailleuses sont menacé.e.s par une augmentation du nombre d'heures de travail hebdomadaires, un horaire de travail plus irrégulier et difficile à prévoir, un travail du dimanche qui devient la règle ou une réduction des périodes de repos", déclare Gabriel Fischer, responsable de la politique économique chez Travail.Suisse. Un coup bas contre la protection du travail met en danger la santé des employé.e.s. Dans le « Baromètre Conditions de travail » de Travail.Suisse, le stress et la tension psychologique apparaissent régulièrement comme le principal problème des conditions de travail. L'enquête suisse sur la santé et les statistiques des caisses maladie montre également qu’en général le stress et les charges psychosociales augmentent et en particulier le risque d'épuisement professionnel. « Le stress croissant dans le monde du travail devient de plus en plus un risque pour la santé des employé.e.s et cela a des conséquences économiques élevées », avertit Gabriel Fischer.
Des horaires de travail irréguliers et difficiles à planifier rendent également difficile la conciliation du travail et de la vie privée. Les employé.e.s sont tributaires d'un certain degré de prévisibilité et de la possibilité de pouvoir planifier leurs propres horaires de travail, tant pour pouvoir avoir une vie de famille stable avec des responsabilités de prise en charge que pour planifier et suivre une formation et un perfectionnement ou bien pour exercer des fonctions de milice. « La dérégulation des heures de travail et l'irrégularité du travail tout au long de l'année compromettent massivement la compatibilité du travail rémunéré avec les autres domaines de la vie », souligne encore Gabriel Fischer.
Pour Travail.Suisse, une chose est claire : les salarié.e.s ont besoin de plus de protection contre le stress et les charges psychosociales, ainsi que d'une meilleure prévisibilité et d'une plus grande maîtrise de leurs propres horaires de travail. Ils et elles n’ont pas besoin d'une révision totale et irresponsable du droit du travail au détriment de leur santé.