La protection des emplois et des revenus est autant urgente que les mesures drastiques sont inévitables
Le Conseil fédéral a non seulement prolongé les mesures existantes pour endiguer la pandémie, mais il a également renforcé les mesures de confinement jusqu'à la fin du mois de février. Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, soutient ces mesures visant à protéger les salarié-e-s et la population et à décharger le système de santé. Il est important pour les branches touchées que l’on adapte la réglementation des cas de rigueur afin de fournir un soutien supplémentaire aux entreprises concernées. Toutefois, Travail.Suisse demande également un soutien global pour les branches concernées afin de protéger les emplois et les revenus des salarié-e-s, une protection de la santé plus efficace et une offensive de vaccination.
Au vu de la situation existante dans les autres pays européens et de la propagation toujours plus importante de la variante plus contagieuse de Covid en Suisse, il n’y a pas d’alternatives à ces mesures drastiques. Cela signifie que non seulement les restaurants mais aussi les magasins resteront fermés jusqu'au 28 février 2021 au moins. Cela représente une menace majeure pour l'emploi et donc pour les revenus des salarié-e-s de ces branches. La Suisse soutient donc expressément l'adaptation de la réglementation des cas de rigueur, qui permettra d’étendre le soutien requis. « Les restaurants et les magasins ont déjà été durement touchés l'année dernière et sont maintenant fermés jusqu'à la fin du mois de février au moins. Un soutien plus fort à ces branches, notamment pour protéger les emplois, est enfin prévisible », déclare Gabriel Fischer, responsable de la politique économique de Travail.Suisse.
Toutefois, la situation des revenus des salarié-e-s des branches concernées reste précaire. Lors de la dernière session d'hiver, le Parlement a décidé que les salaires sont désormais garantis jusqu’à 3470 francs et que les salaires jusqu’à 4340 francs seront mieux indemnisés. Pour Travail.Suisse, cependant, ces seuils sont clairement trop bas pour lutter contre les soucis existentiels des travailleurs et travailleuses. Il faut porter la garantie de revenu à au moins 4000 francs. En outre, les mesures adoptées réduiront encore les possibilités déjà limitées des personnes au chômage sur le marché du travail. Afin de prévenir l’arrivée en fin de droit, qui aurait un impact négatif correspondant pour les individus et la société, il faut prolonger la durée d’octroi donnant droit aux indemnités journalières de chômage.
Une meilleure protection de la santé pour les travailleurs et travailleuses
L'obligation du télétravail et une protection spécifique pour les personnes particulièrement vulnérables permettront d’améliorer la protection de la santé pour les travailleurs et travailleuses, Travail.Suisse soutient ces réglementations, mais critique l'exclusion explicite du remboursement des frais engendrés par le télétravail. En raison de la situation d'urgence, cette exclusion est compréhensible, mais pour nous, il va de soi que les réglementations d'indemnisation déjà convenues continuent de s'appliquer.
La renonciation à une meilleure documentation des concepts de protection sur les lieux de travail reste incompréhensible. « Il est absolument incompréhensible qu'il n'y ait toujours pas d'obligation de documenter par écrit les concepts de protection sur le lieu de travail. Cela pourrait améliorer la transparence, simplifier les contrôles et ainsi garantir plus efficacement la protection des salarié-e-s », poursuit Gabriel Fischer.