AHV21 : un projet de démantèlement au détriment des femmes
La Commission du Conseil des Etats de la sécurité sociale et de la santé publique (CSSS-E) a présenté aujourd'hui d'autres éléments de sa proposition de réforme de l'AVS. La compensation pour les femmes touchées par le relèvement de l'âge de la retraite seront réduites par rapport à la proposition du Conseil fédéral. La Commission aggrave également la proposition du Conseil fédéral en ce qui concerne la flexibilisation de l'âge de la retraite. Pour Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, ces deux décisions sont inacceptables.
La commission du Conseil des États a de nouveau communiqué aujourd'hui différents éléments de la proposition de réforme. Ils concernent principalement la compensation pour la génération transitoire des femmes et la flexibilisation de l'âge de la retraite.
Suite à sa décision de relever l'âge de la retraite pour les femmes à 65 ans, la commission a présenté sa solution pour une génération de transition. Ce faisant, elle ne suit même pas la proposition du Conseil fédéral et ne prévoit une compensation que pour six cohortes. Le Conseil fédéral avait proposé neuf cohortes. "Cela signifie que les efforts d’économies dans l'AVS se feront encore plus sur le dos des femmes qu'il n'était prévu à l'origine. Ce n'est pas acceptable", déclare Thomas Bauer, responsable de la politique sociale à Travail.Suisse.
Le Conseil fédéral avait également proposé de permettre la retraite anticipée à partir de 62 ans pour les deux sexes. Cela aurait permis aux salarié-e-s à faibles revenus et en particulier au travail souvent pénible de prendre plus facilement leur retraite. Au lieu d'apporter une amélioration significative dans ce domaine, la commission veut abolir cette retraite anticipée pour les femmes également. À l'avenir, la retraite anticipée pour les deux sexes ne sera possible qu'à partir de 63 ans.
Travail.Suisse se félicite de la légère augmentation du plafond des retraites des couples mariés, qui passe de 150 % à 155 %. Cependant, cette seule lueur d'espoir n'éclaire pas le sombre tableau de ce projet de démantèlement.