AVS: une réforme sur le dos des femmes
Communiqué de presse
Le Conseil national a finalisé aujourd'hui la révision de l'AVS. Il s'agit d'une réforme qui se fait sur le dos des femmes et qui ne fait que repousser de quelques années la question du financement de l'AVS. La voie semble donc toute tracée pour de nouvelles augmentations de l'âge de la retraite. Des financements alternatifs, comme par exemple le produit des intérêts négatifs de la Banque nationale, ont été rejetés. Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, le regrette vivement. Il est d'ores et déjà clair que Travail.Suisse ne peut pas se ranger derrière ce projet de réforme unilatéral et prépare un référendum contre le projet.
Le Parlement a adopté la réforme de l'AVS (AVS 21) lors de la session d'hiver actuelle. Pour Travail.Suisse, cette réforme n'est pas supportable. Elle vise principalement à augmenter l'âge de la retraite des femmes sans offrir une compensation adéquate. Le problème central de la discrimination salariale et des rentes plus basses pour les femmes reste ainsi irrésolu. Le projet de réforme actuel prévoit de porter l'âge de la retraite des femmes à 65 ans et d'augmenter la TVA de 0,4 point de pourcentage. Neuf années de transition doivent recevoir des suppléments de rente. Ceux-ci ont certes été légèrement augmentés, mais le volume de compensation de 32 pour cent reste néanmoins beaucoup trop bas. Selon la volonté du Parlement, l'assainissement de l'AVS doit être réalisé dans les années à venir uniquement grâce aux recettes supplémentaires générées par l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes et de la TVA. D'autres propositions, comme l'injection des revenus des intérêts négatifs de la Banque nationale suisse, qui ont été soutenues par Travail.Suisse, ont par contre été rejetées. De cette manière, environ 14 milliards de francs au total auraient été versés à l'AVS. Pour Travail.Suisse, la réforme AVS21 est insoutenable et doit être combattue. Le Comité de Travail.Suisse décidera le 22 décembre du lancement du référendum.
Pour Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse:
« la réforme de l'AVS est clairement un échec. La question du financement n'est en aucun cas résolue par le projet de réforme actuel. Les femmes doivent travailler plus longtemps, mais ne reçoivent pas de compensation adéquate. Nous ne pouvons pas nous ranger derrière ce projet».
Anna Storz, responsable de la politique sociale à Travail.Suisse explique :
«Le fait que le Parlement adopte encore en 2021 une réforme de la vieillesse aux dépens des femmes est insoutenable. Après le gâchis du deuxième pilier, le Parlement concocte également une réforme avec AVS21 qui n'est pas supportable, en particulier pour les femmes».