Le marteau de l'austérité frappe la formation (continue)
Le traitement du message FRI lors de la session d'automne du Parlement a entraîné plusieurs déceptions pour les travailleurs et travailleuses. D'une part, il est apparu clairement que la formation ne fait plus incontestablement partie des tâches prioritaires de la Confédération. D'autre part, la participation financière de la Confédération au programme viamia avec les bilans de compétences gratuits pour les travailleurs et travailleuses à partir de 40 ans a été brusquement stoppée. De plus, on a renoncé à une modeste augmentation du soutien aux organisations de la formation continue. Pour Travail.Suisse, ces mesures d'économie totalement inutiles au détriment des travailleurs et travailleuses sont incompréhensibles. D'autres désagréments menacent bientôt avec les mesures prévues dans le cadre du réexamen des tâches et des subventions.
Avec le message FRI (message relatif à l'encouragement de la formation, de la recherche et de l'innovation), les Chambres fédérales ont mis à l'ordre du jour de la session d'automne un dossier important dans le domaine de la formation. Dès le départ, cet objet était placé sous une mauvaise étoile, car il illustre de manière exemplaire le changement de priorités dans les tâches de la Confédération. Alors que ces dernières années, il y avait un consensus politique pour accorder une grande importance - également financière - à la politique de formation, cette priorité s'est désormais clairement déplacée vers la politique de sécurité. En d'autres termes, les augmentations de dépenses pour l'armée sont approuvées à une large majorité, tandis que la croissance des dépenses dans le domaine de la formation est réduite. La croissance décidée dans le domaine FRI, d'un peu plus d'un pour cent et demi pour les années 2025-2028, permettra tout juste de compenser le renchérissement. Deux exemples montrent que le Parlement ne recule pas devant des mesures qui relèvent presque de la microgestion.
Pas de soutien fédéral durable pour viamia
Dans le cadre des mesures visant à promouvoir le potentiel de main-d'œuvre indigène, des bilans de compétences gratuits ont été mis en place à partir de 2019 pour les travailleurs âgés de 40 ans et plus et proposés à partir de 2022 dans tous les cantons sous le nom de "viamia". Le financement a été assuré à 80% par la Confédération. La mise en place de cette offre uniforme dans tous les cantons est déjà un grand succès. Dans une évaluation, tous les acteurs impliqués tirent un bilan positif, même s'il existe encore un potentiel d'optimisation. C'est justement pour optimiser davantage l'offre et l'ancrer durablement dans les structures cantonales qu'un soutien supplémentaire de la Confédération aurait été extrêmement utile pendant la période FRI 2025-2028. Le Parlement a vu les choses différemment. Le simple souhait de pouvoir économiser 30 millions de francs sur un message de financement de près de 30 milliards de francs met en danger un programme mis en place avec succès et qui fonctionne bien pour soutenir les travailleurs et travailleuses dans le domaine de l'apprentissage tout au long de la vie et du maintien de l'employabilité. Travail.Suisse demande résolument aux cantons d'intervenir ici et d'assumer la responsabilité financière à partir de 2026, afin que viamia reste à la disposition des travailleurs et travailleuses à l'avenir également.
Pas d'augmentation de la contribution aux organisations de formation continue
Bien que la formation continue soit prônée dans de nombreux discours politiques, elle vit une existence de niche absolue au niveau fédéral. Le plafond de dépenses pour le financement des contributions aux organisations de formation continue dans le message FRI s'élève à un maigre 75,7 millions de francs. Même une modeste augmentation de 1,5 million de francs n'a finalement eu aucune chance au Parlement fédéral. Travail.Suisse regrette vivement cette décision. Pour l'organisation faîtière, il est en outre clair qu'il faut accorder une plus grande attention au soutien des efforts de formation continue des travailleurs et travailleuses. L'encouragement de la formation continue est une tâche qui incombe à l'ensemble de la société, dans laquelle l'individu montre sa volonté de se former, les pouvoirs publics le soutiennent et les employeurs le rendent possible.
Autres désagréments dans le cadre de l'examen des tâches et des subventions
Mais ce n'est pas tout : pour couronner le tout, le rapport d'experts Gaillard sur l'examen des tâches et des subventions a été publié lors de la dernière session. En ce qui concerne la formation continue, ce rapport propose de manière presque grotesque de supprimer la loi sur la formation continue. Et ce, bien que la formation continue ait également trouvé sa place dans la Constitution fédérale depuis bientôt 20 ans. Mais une nouvelle réduction des moyens de la Confédération risque également de provoquer des dégâts dans le paysage de la formation continue. Travail.Suisse combattra résolument de telles tentatives et demande que les mots d'ordre de société du savoir, d'apprentissage tout au long de la vie et d'employabilité par la formation et la formation continue ne restent pas de simples mots creux.