Egalité : Il faut maintenir la pression !
Demain, c'est le deuxième anniversaire de la Grève des femmes. Bien que la grève de 2019 ait donné un nouvel élan à l'égalité, il se passe beaucoup trop peu de choses. Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleurs et des travailleuses, ne reste pas passive et milite activement avec ses membres pour une réelle égalité entre femmes et hommes.
Environ un million de femmes (et d'hommes) se sont mis en grève lors de la Grève des femmes il y a deux ans. Elle a accéléré le mouvement en faveur de l'égalité. Il est important de maintenir cet élan et de continuer à faire pression sur le monde politique.
Oui, ça bouge un peu…
La grève des femmes d'il y a deux ans a électrisé la Suisse et a enfin apporté un nouvel élan à la politique. Conséquence directe : un nombre record de femmes sont représentées au Parlement ; le droit des sociétés a instauré de faibles quotas – mais au moins sont-ils ancrés dans la loi - pour que les femmes fassent partie des instances de direction des entreprises ; le 1er juillet 2020, la nouvelle loi sur l'égalité entre femmes et hommes est entrée en vigueur, ce qui a le potentiel de lutter contre la discrimination salariale, et depuis le 27 septembre 2020, tous les nouveaux pères en Suisse bénéficient d'un congé paternité, de courte durée mais néanmoins c’est un congé paternité.
… mais ce n’est pas assez !
« Ces innovations paraissent très positives, mais il manque de la détermination pour qu’elles s’imposent », constate Valérie Borioli Sandoz, responsable de la politique d'égalité chez Travail.Suisse. Oui, il y a plus de femmes au Parlement, mais elles sont toujours nettement moins nombreuses que les hommes. Certes, le droit des sociétés exige la présence de 30 % de femmes dans les conseils d'administration d'ici 2025 et de 20 % de femmes dans les directions d’entreprises d'ici 2030, mais même avec cela, les femmes sont nettement sous-représentées au sein des grandes puissances économiques, et aucun contrôle ni aucune sanction n’ont été prévus. De plus, c’est pareil pour la discrimination salariale : les femmes gagnent 7,7 milliards de francs de moins que leurs collègues masculins, et il ne s’agit que de la part qui ne peut s'expliquer ni par l'expérience professionnelle, la formation ni par d'autres facteurs objectifs. La nouvelle loi sur l'égalité entre femmes et hommes oblige les entreprises de 100 employés ou plus - soit moins d'un pour cent de toutes les entreprises suisses - à analyser leur structure salariale et à en communiquer les résultats. « Même si la discrimination salariale est démontrée, elle reste impunie », affirme Valérie Borioli Sandoz.
Pour Travail.Suisse, il est clair que la pression sur la politique doit toujours être maintenue. C'est pourquoi l'organisation faîtière indépendante des travailleurs et des travailleuses a lancé l'année dernière la plateforme RESPECT8-3.ch. Les entreprises qui reconnaissent que le moment est venu d'instaurer une véritable égalité et qui s'engagent volontairement dans la mise en œuvre de la loi sur l'égalité peuvent s'y inscrire. Même si elles ne comptent que 50 employé.e.s. Toutefois, comme cette « liste blanche » d'entreprises ne sera pas suffisante, Travail.Suisse lancera prochainement également une « liste noire ». Car il est clair que sans contrôle, sans sanctions, sans maintien de la pression, il faudra encore beaucoup trop de temps pour parvenir à une véritable égalité entre les hommes et les femmes.
RESPECT8-3.CH encourage l’égalité salariale
Avec www.RESPECT8-3.ch Travail.Suisse et ses fédérations Syna, OCST, SCIV et Hotel & Gastro Union ont créé une plateforme où peuvent s'inscrire toutes les entreprises qui ont effectué une analyse des salaires. Cela leur permet de rendre publiquement visible leur sensibilisation à l'égalité salariale. Un grand nombre d'entreprises sont déjà présentes sur la plateforme, certaines sans même être obligées par la loi de procéder à une analyse des salaires. "Bien que le monde politique soit une fois de plus beaucoup trop hésitant, un certain nombre d'entreprises avancent de manière indépendante dans le domaine de l'égalité des salaires. RESPECT8-3.CH leur offre la plateforme idéale pour cela", déclare Valérie Borioli Sandoz.