Accueil extrafamilial : Economiser à court terme risque de coûter cher
Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, est sidérée par l’argument brandi par le Conseil fédéral pour refuser le projet de financement de l’accueil extrafamilial ficelé par une commission du Conseil national. Pour la faîtière, l’accueil extrafamilial des enfants relève du service public et il est justifié que la Confédération et les cantons le financent. Si on veut promouvoir la conciliation et combattre la pénurie de main d’œuvre, il est nécessaire d’investir de l’argent public et de faire baisser les coûts de la crèche à la charge des parents.
Le Conseil fédéral donne un signal négatif au parlement juste avant la session de printemps, durant laquelle il va débattre du projet de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil national (CSEC-N) intitulé « « Remplacer le financement de départ par une solution adaptée aux réalités actuelles » (21.403). Travail.Suisse a participé à la consultation et soutient les grandes lignes du projet. Pour elle, il est clair que l’accueil extrafamilial institutionnel des enfants relève du service public, à l’instar de l’instruction publique, de l’entretien du réseau de transports publics ou du financement des infrastructures de soin. Les tarifs que paient les parents en Suisse sont parmi les plus importants des pays d’Europe. Ces charges trop élevées constituent un véritable obstacle à un engagement plus important des mères sur le marché du travail et donc à une véritable égalité entre femmes et hommes.
La question de la répartition des coûts entre Confédération et cantons peut être discutée, mais c’est un bien mauvais calcul que de refuser tout engagement de la Confédération et de ne se reposer que sur les cantons. Selon Valérie Borioli Sandoz, responsable de la politique de l’égalité : « A l’évidence, le gouvernement est obnubilé par une vision comptable à court terme et ne perçoit pas l’importance d’investir dans l’accueil extrafamilial des enfants en âge pré-scolaire et scolaire. C’est déplorable et incompréhensible en ces temps de pénurie de main d’œuvre qualifiée dont souffrent tant d’entreprises ».
Il revient à la politique d’aménager les conditions-cadre permettant de concilier travail et vie de famille. Travail.Suisse demande au parlement de fixer les bonnes priorités, pour le bien des familles, des enfants et de l’économie dans son ensemble.