La nouvelle année est très importante pour les travailleurs et travailleuses car on votera sur des thèmes qui les touchent fondamentalement, comme l'AVS, les caisses de pension, les primes d'assurance-maladie et le droit du bail. De plus, l'accord entre la Suisse et l'Union européenne devrait être conclu cette année. Travail.Suisse est bien placé pour influencer, avec son nouveau document de congrès, les décisions et s'engage de toutes ses forces avec ses fédérations membres pour défendre les intérêts des travailleurs et travailleuses.
Le nouveau Parlement a commencé son travail début décembre. Travail.Suisse s'est présenté aux membres du Parlement et, dans le cadre de sa « Perspective de la session », a soumis des recommandations de vote sur des objets qui concernent les travailleurs et travailleuses. De nouveaux contacts ont pu être noués et l'accès au Parlement organisé pour les responsables de dossiers. La visite inaugurale au conseiller fédéral Jans est prévue. Avec la vice-présidente Léonore Porchet, le vice-président désigné Giorgio Fonio ainsi que la présidente de transfair Greta Gysin, Travail.Suisse a trois membres du Conseil national avec lesquels nous pouvons collaborer étroitement. Cette année, des décisions importantes pour les travailleurs et travailleuses ne seront pas seulement prises au Parlement, mais aussi lors de votations populaires. Voici un bref aperçu non exhaustif :
Prévoyance vieillesse
Le 3 mars, nous voterons pour savoir si nous voulons une 13e rente AVS et si l'âge de la retraite doit être relevé. Travail.Suisse est favorable à une augmentation de 8,3 pour cent de la rente AVS, car la hausse des prix, des loyers et des primes d’assurance-maladie ne suffit plus à beaucoup pour vivre dignement à la retraite. La perte de pouvoir d'achat des quatre dernières années correspond presque exactement à cette 13e rente AVS. Au cours des 20 dernières années, la rente de l'AVS et de la caisse de pension a baissé de 62 à 53 pour cent par rapport au dernier salaire. Seule une augmentation de l'AVS permettra d'augmenter immédiatement la rente pour tous. Nous pouvons nous permettre cette rente plus élevée parce que de plus en plus de salariés paient l'AVS, que les salaires augmentent - pour beaucoup, pas pour tous - et que tous profitent de rentes AVS plus élevées. Le 3 mars, nous voterons également sur l'initiative sur les rentes, qui veut augmenter l'âge de la retraite à 66 ans et l'adapter ensuite à l'espérance de vie. Si ce mécanisme technocratique avait été introduit il y a 50 ans déjà, nous aurions aujourd'hui l'âge de la retraite à 71 ans. Personne ne veut certainement cela, c'est pourquoi Travail.Suisse rejette clairement cette expérience antisociale de l'AVS. L'importance du 3 mars est absolument déterminante : le Conseil fédéral présentera une nouvelle réforme de l'AVS fin 2026. Nous déterminerons l'orientation de cette réforme le 3 mars. C'est pourquoi il faut absolument se mobiliser - Oui à la 13e rente AVS et Non à la retraite à 67 ans !
Et ce n'est pas tout : cette année, nous voterons également sur la réforme de la LPP, car une alliance avec la participation de Travail.Suisse a lancé avec succès le référendum. Dans cette réforme, les points négatifs prédominent. La formule courte "Payer plus, recevoir moins de rentes" touche la plupart des travailleurs et travailleuses. Ce projet doit être rejeté pour qu'une meilleure réforme aboutisse, qui garantisse le montant des rentes pour tous et réduise les coûts élevés du système LPP.
Caisses d'assurance-maladie
Tout le monde l'a à nouveau remarqué ces jours-ci en payant la facture de la caisse-maladie : les primes ont à nouveau augmenté de manière significative. Elles ont doublé au cours des 20 dernières années ! En Suisse, nous connaissons le système de la prime par tête, c'est-à-dire que les primes d'assurance-maladie sont fixées indépendamment du niveau de revenu. L'avantage de ce système est que tout le monde reçoit le même traitement et a le même accès aux soins de santé. Ceux qui ont plus de moyens peuvent bien sûr s'offrir encore plus. Malgré tout, grâce au système actuel, nous n'avons pas de médecine à deux vitesses et tout le monde reçoit de bonnes prestations de santé. Le revers de la médaille c’est que ce système a un coût élevé et la politique n'a pas encore trouvé le moyen de le limiter. En juin ou en septembre, nous voterons à nouveau sur deux initiatives à ce sujet : L'initiative du Centre sur le frein aux coûts et l'initiative du PS sur l'allègement des primes. Ces deux initiatives sont soutenues par Travail.Suisse. Il s'agit d'une part, en cas de croissance excessive des coûts, de contraindre la politique à prendre des mesures pour réduire les coûts (approche du Centre) et de plafonner les primes pour tous à 10 pour cent maximum de leur revenu disponible (approche du PS). Cela permettrait d'alléger efficacement la charge des personnes à bas revenus.
Droit du bail
Début janvier, une alliance a déposé deux référendums contre des détériorations du droit du bail. Une majorité au Parlement veut affaiblir la protection contre les congés et rendre plus difficile la contestation de loyers excessifs. En bref : d'abord pouvoir expulser plus facilement les locataires, ensuite augmenter les loyers. D'autres attaques contre le droit de bail sont en discussion au Parlement. C'est pourquoi les votations sur le droit de bail sont déterminantes pour la suite des événements. Le lobby immobilier est bien organisé et a fortement augmenté les loyers ces dernières années. Les loyers représentent le poste le plus important du budget de la plupart des ménages, c'est pourquoi nous devons également agir à ce niveau. Les loyers doivent rester abordables. C'est pourquoi il faut dire non aux détériorations du droit de bail lors de la votation populaire de la fin de l'année !
Europe
Le Conseil fédéral veut conclure de nouveaux accords bilatéraux avec l'Union européenne et a publié un mandat de négociation avant Noël. Travail.Suisse n'est pas opposé à ces négociations et soutient une relation stable avec l'UE. Mais pas à n'importe quel prix. Dans les domaines de la protection des salaires, du marché de l'électricité et du trafic international des voyageurs, le Conseil fédéral doit mieux défendre les intérêts suisses que ce qui a été proposé. Travail.Suisse est en contact direct avec l'administration fédérale et le Conseil fédéral dans les trois domaines cités. Une chose est claire : le Conseil fédéral doit négocier une exception dans les négociations avec l'UE, afin qu'à l'avenir aussi, les frais des travailleurs détachés en Suisse soient remboursés selon le droit suisse. Sinon, le dumping salarial est possible par le biais des frais. En outre, Travail.Suisse demande, avec le syndicat transfair, de renoncer à l'ouverture du trafic ferroviaire international de voyageurs. Concernant l’ouverture du marché de l’électricité, Travail.Suisse et la Fédération Suisse des Représentations du Personnel de l’Economie Electrique (FPE) exigent des mesures d'accompagnement. La Commission européenne veut conclure l'accord sur l’électricité avec la Suisse cette année encore. Dans ce dossier aussi, c'est donc cette année que tout se joue ! Travail.Suisse ne lâche pas prise.