Travail.Suisse rejette le programme d’économies 2025 et demande une révision du frein à l’endettement
Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, rejette le programme d’économies 2025, soumis à consultation. En raison de son bas taux d’endettement, la Confédération doit utiliser davantage la marge de manœuvre financière à disposition pour investir dans des tâches fondamentales pour l’avenir et non pas à chercher à réduire encore plus la dette et, partant, menacer la sécurité sociale de la population et la prospérité future. Pour garantir une politique financière crédible, Travail.Suisse demande en outre une révision du frein à l'endettement
Dans sa »réponse à la consultation«, Travail.Suisse rejette la plupart des mesures prévues par le Conseil fédéral, en particulier les objectifs d’économie linéaire, la nouvelle réglementation dans la Loi fédérale sur l’impôt fédéral direct LIFD (accueil extrafamilial), la réduction de la participation de la Confédération à l’assurance-chômage et l’orientation générale de la réglementation sur les rentes de veuves et veufs. La Confédération justifie ces mesures par des déficits structurels. « Or on peut douter de l’importance de ces déficits, comme le montrent les derniers chiffres concernant le budget. Actuellement, le déficit prévu n'est que de 1,5 milliard de francs au lieu des 4,8 milliards prévus », indique Thomas Bauer, responsable du dossier de politique économique et d’ajouter : « Cela fait une vingtaine d’années ou, chaque année ou presque, les comptes clôturent mieux que les budgets car les recettes sont sous-estimées et les dépenses systématiquement inférieures aux montants prévus aux budgets ». Les excédents structurels sont utilisés pour réduire la dette publique au lieu d’être investis dans des tâches fondamentales comme la recherche et la formation, la conciliation entre vie professionnelle et privée ou le développement des infrastructures publiques.
Nécessité de réviser le mécanisme du frein à l’endettement
Une révision du frein à l’endettement permettrait d’améliorer la politique budgétaire. Travail.Suisse publie, en plus de sa réponse à la consultation, une »analyse complémentaire« montrant la bonne situation financière de la Confédération et présentant des revendications sur le frein à l’endettement. « La manière dont on utilise le frein à l’endettement mine la crédibilité de la politique budgétaire car des excédents structurels systématiques donnent une image faussée de la capacité de l’Etat à dépenser et à investir. Aussi bien le FMI que l’OCDE ont recommandé à la Suisse de revoir le mécanisme du frein à l’endettement », explique Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse. Pour ce faire, Travail.Suisse demande une modification pragmatique et simple à mettre en œuvre : relever le plafond de dépenses inscrit au budget automatiquement du montant des soldes de crédits et investir ces soldes pour des tâches fondamentales de la Confédération.