Débâcle du CS : le maintien des emplois est une priorité absolue
Les Chambres fédérales se pencheront sur la reprise du Credit Suisse par l'UBS dans le cadre d'une session extraordinaire la semaine après Pâques. Outre les crédits d'engagement de la Confédération, plusieurs interventions sont au programme, notamment sur la législation « too big to fail » et sur les interdictions de bonus. Travail.Suisse soutient en principe les garanties financières, mais demande des mesures efficaces pour garantir les emplois et éviter des débâcles similaires à l'avenir.
Les graves lacunes dans la gestion du Crédit Suisse exigent des mesures à long terme, mais ont aussi conduit à devoir agir en recourant au droit d'urgence pour éviter une faillite aux conséquences catastrophiques pour l'économie et la société en Suisse et au-delà. Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, soutient donc les crédits d'engagement à hauteur de 109 milliards de francs. « Mais les garanties accordées par la Confédération ne doivent en aucun cas faire passer le contribuable à la caisse. Il est inacceptable de privatiser les bénéfices et de socialiser les pertes », déclare Denis Torche, responsable de la politique financière à Travail.Suisse. Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse, ajoute : « Après la perte massive de confiance dans le Credit Suisse, il ne faut pas risquer maintenant une perte de confiance dans la politique, le Parlement doit donc prendre ses responsabilités. »
Des mesures pour préserver les emplois
Pour Travail.Suisse, il est incompréhensible que le Conseil fédéral ne prévoie aucune mesure pour soutenir le personnel bancaire du Crédit Suisse, mais qu'il demande en même temps un crédit de 5 millions de francs pour financer le processus en cours par un accompagnement externe et du personnel temporaire supplémentaire. Les collaborateurs du CS ne doivent pas payer pour les erreurs de leurs managers. Il faut impérativement un crédit de la Confédération pour des mesures d'accompagnement pour le personnel du Credit Suisse, avec l'implication étroite des partenaires sociaux. « Tout doit être mis en œuvre pour limiter au maximum les pertes d'emplois et un bon plan social doit atténuer les effets négatifs », indique Denis Torche.
Interdiction des bonus et adaptations de la législation too big to fail
Travail.Suisse soutient le postulat de la CAJ-CN demandant d'examiner une éventuelle plainte contre les organes dirigeants du CS. Il faut prendre des mesures contre les dirigeants incompétents du Crédit Suisse, comme par exemple le remboursement des bonus injustifiés. Dans ce contexte, Travail.Suisse salue la décision prise hier par le Conseil fédéral de supprimer ou de réduire les bonus des plus hauts cadres de Credit Suisse. Pendant des années, Travail.Suisse a rendu transparents les salaires excessifs des managers avec son « étude sur les salaires des managers » annuelle et a exigé des mesures efficaces pour les réglementer.
Travail.Suisse soutient le postulat visant à revoir la législation too big to fail pour les grandes banques internationales. Les événements actuels ont clairement montré que la législation en vigueur présente de graves lacunes et qu'il est urgent de l'adapter, par exemple en ce qui concerne le niveau du ratio de fonds propres ou la séparation de la banque d’investissement et de la banque commerciale
Envisager une licence bancaire complète pour Postfinance
Pour réduire les risques futurs, il faut encourager la concurrence dans le secteur bancaire, compte tenu de la position dominante d'UBS sur le marché. A cet effet, il faudrait envisager d'accorder à Postfinance une licence bancaire complète, afin qu'elle puisse également octroyer des crédits et des hypothèques. Cela aurait également l'avantage de renforcer la capacité financière de Postfinance, ce qui permettrait également de mieux garantir le service public postal.