Un oui à la loi sur le climat est un oui pour l’emploi et la sécurité de l’approvisionnement énergétique
La loi sur le climat pose les jalons pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à zéro net d’ici 2050. Elle va entraîner de très forts investissements dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, ce qui garantira l’approvisionnement énergétique tout en créant de très nombreux emplois. Cette loi est dans l’intérêt des travailleurs et travailleuses. Glissons dans l’urne un oui convaincu le 18 juin 2023.
La Loi fédérale du 30 septembre 2022 sur les objectifs en matière de protection du climat (LCI) fait figure de contre-projet indirect à l’initiative populaire « Pour un climat sain (initiative pour les glaciers) ». Elle permet une solution plus rapide que l’initiative tout en reprenant sa préoccupation centrale qui est l’abaissement des émissions de gaz à effet de serre de la Suisse à zéro net d’ici à 2050. Outre l’abandon des énergies fossiles et l’exploitation aussi complète que possible des possibilités d’amélioration de l’efficacité énergétique, les émissions résiduelles inévitables doivent être réduites grâce au captage et au stockage du carbone de sources fossiles (technologies d’émissions négatives ). En cas d’acceptation, la loi entrera en vigueur et l’initiative sera définitivement retirée. En cas de rejet, les initiants décideront s’ils veulent soumettre leur initiative populaire en votation populaire.
La loi prévoit aussi des objectifs intermédiaires et définit des valeurs indicatives pour les secteurs du bâtiment, des transports et de l’industrie. Le remplacement des chauffages fonctionnant au mazout, au gaz ou à l’électricité sera encouragé à hauteur de 2 milliards de francs. Les entreprises artisanales et industrielles qui utilisent des technologies innovantes à des fins de production ménageant le climat bénéficieront elles aussi d’un soutien, qui se montera à 1,2 milliard de francs au total. Ces deux mesures sont la clé de voûte de la loi.
La Confédération, les cantons et les communes sont appelés à jouer un rôle de modèle en matière de protection du climat. Ainsi l’administration fédérale centrale, les administrations centrales cantonales et les entreprises proches de la Confédération doivent avoir au minimum atteint l’objectif de zéro émission nette d’ici à 2040. La loi prévoit aussi une adaptation aux changements climatiques et une orientation des flux financiers qui soit compatible avec les objectifs climatiques.
Un rejet mettrait en danger la sécurité de l’approvisionnement
L’UDC, qui a lancé le référendum contre la loi sur la protection du climat, fait fausse route. En effet, un rejet de la loi ralentirait le développement des énergies renouvelables et rendrait la Suisse plus longtemps dépendante des importations d’énergies fossiles. Cela coûterait très cher à la Suisse (des milliards de francs en mazout, gaz etc.), ralentirait les investissements dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique – ce qui provoquerait moins d’innovations et d’emplois – et rendrait la Suisse plus dépendante sur le plan de l’approvisionnement en énergie. Or, on a vu, avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, le danger d’être trop exposé à un approvisionnement énergétique venu de l’étranger et en plus reposant sur des énergies fossiles.
Par ailleurs, l’augmentation des moyens pour la transition énergétique prévue par la loi renforce l’innovation, favorise l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables, ce qui garantit et crée de nombreux emplois dans toutes les régions du pays. Ces emplois sont aussi bien diversifiés (électriciens, couvreurs, informaticiens de réseau, chefs de projets etc.). Les travailleuses et travailleurs ont donc tout à gagner d’un oui ; non seulement parce que cela stimulera l’innovation et les perspectives d’emploi en Suisse mais aussi parce qu’il permettra de réduire les fortes fluctuations des prix de l’énergie due en réduisant la dépendance de l’étranger.
Pas de nouveaux impôts, ni taxes
De plus, cette loi ne prévoit ni nouveaux impôts, ni taxes, ce qui est important alors que les travailleurs et travailleuses voient leur pouvoir d’achat diminuer avec le retour de l’inflation. Ainsi, on a tiré les leçons, avec la loi sur le climat, du rejet de la loi sur le CO2 en juin 2021, qui prévoyait une augmentation assez importante de la taxe sur le CO2.
Pour toutes ces raisons, il est important de dire oui le 18 juin. Un non aurait des conséquences négatives non seulement pour l’environnement et le climat mais aussi pour l’économie, les emplois et le pouvoir d’achat.