Un automne électoral très important
Le 22 octobre, ce sont les élections fédérales - il faut absolument saisir cette occasion de participer à la politique des quatre prochaines années. Pour Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, il est essentiel d'élire des personnes qui défendent les intérêts des travailleurs et travailleuses et qui s'engagent pour eux. Dans le Parlement actuel, il y a malheureusement des forces qui vont dans une toute autre direction. Elles tentent de saper la protection des travailleurs et travailleuses et de démanteler la sécurité sociale.
Au cours de la dernière législature, Travail.Suisse a pu, avec ses alliés, obtenir des résultats au Parlement : Le plus grand succès a certainement été l'introduction du congé paternité. Le Parlement a élaboré un contre-projet qui a obtenu une nette majorité en votation. Depuis 2021, les pères de nouveau-nés ont droit à un congé de deux semaines. Pour les chômeurs âgés, l'introduction des prestations transitoires a constitué un succès important mais une évaluation montre qu’il y a encore un potentiel d’amélioration.
En revanche, il a été difficile d'empêcher le démantèlement social, en particulier dans la prévoyance vieillesse. Travail.Suisse a élaboré, avec l'Union patronale suisse et l'Union syndicale suisse, le compromis des partenaires sociaux pour le deuxième pilier. Mais le Parlement a tellement édulcoré ce compromis qu'il existe aujourd'hui un projet qui ne peut plus être soutenu par Travail.Suisse. Le référendum co-lancé par Travail.Suisse permettra de soumettre ce projet à la votation populaire l'année prochaine. Pour simplifier, ce projet veut que nous payions plus pour recevoir ensuite moins de rentes. Nous disons non à cela et nous convaincrons également le peuple. Nous n'y sommes pas parvenus avec AVS21. La réforme a augmenté l'âge de la retraite des femmes sans compensation suffisante et a malheureusement obtenu une courte majorité dans les urnes.
Des dossiers importants nous attendent au cours de la prochaine législature. Des coupes sont prévues dans l'assurance-chômage et dans les rentes de survivants, et des projets d'économie sont également en discussion dans le domaine de la formation. Pour pouvoir nous opposer à ces mesures d'austérité sur le dos des travailleurs et travailleuses, nous avons besoin d'une forte représentation au Parlement. Parallèlement, il est urgent de faire avancer les revendications du travail et d'obtenir de nouvelles améliorations. De plus en plus de personnes sont touchées par le stress au travail et toutes ses conséquences. Cela comporte de grands risques pour la santé des travailleurs et travailleuses. Travail.Suisse s'est fixé pour objectif de minimiser ces risques. Pour ce faire, il faut des pauses clairement réglementées, des moments où l'on n'est pas joignable par l'employeur et où l'on peut se reposer. L'introduction d'une assurance-maladie obligatoire qui s'engage dans la prévention afin de détecter à temps les risques de maladie et d'éviter les cas de maladie est également une préoccupation importante. La prévention en matière de santé est notamment importante dans le contexte de la pénurie de main-d'œuvre qualifiée.
Travail.Suisse continuera à s'engager pour que la réinsertion des mères sur le marché du travail réussisse mieux et pour que l’on finance les mesures correspondantes. Pour lutter contre la pénurie de main-d'œuvre qualifiée, il est en outre important de renforcer la formation continue des travailleurs et travailleuses afin qu'ils puissent acquérir des compétences qui sont demandées sur le marché du travail. Enfin, la Confédération doit jouer un rôle plus important dans le financement de l'accueil extrafamilial des enfants afin de permettre une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle.
Toutes ces demandes ne seront pas automatiquement mises en œuvre par le Parlement. Il faut pour cela des travaux préparatoires solides, ce que Travail.Suisse fait volontiers. Mais il faut en premier lieu des parlementaires qui soient prêts à s'engager pour les revendications des travailleurs et travailleuses. C'est pourquoi les fédérations de Travail.Suisse recommandent d'élire les candidats et candidates de divers partis au Conseil national et au Conseil des Etats. Travail.Suisse soutient ces recommandations et espère que le plus grand nombre possible d’entre-eux parviendront à entrer au Parlement national, afin que nous puissions commencer la nouvelle législature avec une forte représentation des travailleurs et travailleuses.
Les premières indications laissent entrevoir une faible participation aux élections, d'où l'appel d'autant plus fort : utilisons notre droit démocratique et allons voter !