Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses et ses fédérations affiliées, la FPE et Syna, présentent aujourd’hui le nouveau document de position « Marché de l’électricité en transformation et sous pression. Défis à surmonter pour les salarié-e-s ». La transformation très rapide de la branche qui en ressort nécessite pour les travailleurs et travailleuses de cette branche impérativement sécurité et protection.
La sécurité de l’approvisionnement de base dépend fortement d’un marché de l’électricité bien régulé. Les travailleurs et travailleuses y contribuent aussi de manière directe ou indirecte avec pas moins de 75’000 équivalents plein-temps et une valeur ajoutée de 18 milliards de francs. Mais la branche se transforme et aussi à grande vitesse.
Difficile transformation sans une vaste offensive de formation continue
En raison des bas prix de l’électricité sur le marché européen, les grandes entreprises de l’économie électrique développent de plus en plus le secteur des services énergétiques. En même temps, l’importance des énergies renouvelables et aussi le besoin d’adapter le réseau de distribution se développent. Ces trois évolutions posent déjà de nouvelles exigences aux salarié-e-s de la branche et ont des effets très importants sur la formation et la formation continue. Une offensive de formation pour les collaborateurs et collaboratrices de la branche devient ainsi nécessaire. Pour la déclencher, il faut faire l’inventaire des nouveaux besoins en formation et formation continue et des compétences professionnelles nécessaires pour maîtriser de façon optimale la formation, le perfectionnement et la reconversion professionnels dans la branche. De surcroît, il faut introduire dans la loi sur l’approvisionnement en électricité (LApEL) un article qui encourage la formation et de la formation continue et des possibilités de réorientation professionnelle.
Une CCT pour la branche devient indispensable
En cas de libéralisation complète du marché de l’électricité, une convention collective de travail (CCT) pour toute la branche de l’économie électrique devient indispensable. Les enjeux sont importants :il en va de la sécurité des conditions de travail et des salaires mais aussi d’une gestion participative du changement structurel en raison de la concurrence renforcée d’un marché totalement libéralisé. Une CCT étendue est nécessaire en particulier pour les entreprises d’approvisionnement en électricité (EAE) qui ont de nombreux petits clients et des marges qui menacent de s’éroder fortement après une libéralisation complète du marché. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible d’accompagner de manière sociale de possibles restructurations. Le principe d’une CCT doit être introduit dans la LApEL pour que les partenaires sociaux disposent d’une base solide pour en négocier le contenu.
Hormis une offensive de formation et une CCT pour la branche, une ouverture complète du marché requiert les trois conditions suivantes :
1. Une ouverture complète du marché ne peut pas se faire sur le dos des clients et des considérations de base du service public. Des prestations pour l’ensemble de la population à un prix socialement abordable doivent être le leitmotiv à suivre.
2. L’infrastructure du réseau doit rester propriété des pouvoirs publics et la politique doit empêcher toute vague de privatisation.
3. La production de courant électrique renouvelable indigène doit être garantie et encouragée. Les investissements dans l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables encouragés dans le cadre de la stratégie énergétique 2050 doivent être garantis. La libéralisation complète du marché de l’électricité ne doit pas les mettre en danger.
Pour d’autres informations :
• Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse et conseiller national, Mobile: 079 287 04 93
• Denis Torche, responsable de la politique énergétique, Travail.Suisse, Mobile : 079 846 35 19
• Dr. Bernd Frieg, président de la FPE, Mobile: 079 445 23 32
• Diego Frieden, secrétaire central de Syna, responsable de la branche de l’économie électrique Mobile: 076 478 20 05