Les premiers résultats des branches de la banque et de la pharma indiquent aussi pour 2017 des rémunérations fortement en hausse pour les dirigeant-e-s et, partant, une augmentation de l’écart salarial. Pour Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, on n’a toujours pas résolu, cinq ans après l’acceptation de l’initiative populaire sur les rémunérations abusives, la problématique des salaires excessifs des managers. Pour y remédier, la première chose à faire serait d’introduire des réglementations efficaces dans la révision à venir du droit de la société anonyme.
Travail.Suisse examine depuis 2003, dans son étude annuelle sur les salaires des managers, l’évolution des salaires des managers dans les entreprises suisses faisant l’objet de l’ examen. Les résultats complets sont toujours publiés au mois de juin. Mais déjà maintenant, on constate, avec la reprise économique, que l’heure de la prochaine ronde des bonus est venue. Travail.Suisse est d’avis qu’il faut prendre des mesures supplémentaires dans la révision à venir du droit de la société anonyme pour freiner les salaires excessifs des managers. De plus, il faut plus de transparence concernant les rémunérations des managers et une imposition supplémentaire des salaires très élevés pour en renforcer l’utilité pour la collectivité.
Banques : les chefs encaissent malgré les mesures d’économie et les suppressions d’emplois
L’UBS a déjà publié ses chiffres la semaine passée. Le traitement du CEO Sergio Ermotti a été relevé d’un demi-million de francs par rapport à l’an passé est atteint en tout plus de 14.2 millions de francs. Le rapport d’activité du CS n’est certes pas encore publié mais il faut s’attendre aussi à ce que la rémunération du CEO Tidjane Thiam soit entraînée irrésistiblement dans la spirale des bonus. On annoncera la 3ème perte consécutive mais on s’attend à ce qu’elle soit plus faible que prévu. Des mesures d’économie (coûts salariaux -4 pourcent) et des suppressions d’emploi (état du personnel -5000 postes) font que c’est le personnel qui paie le turnaround de la banque – les dirigeants profitant du versement de bonus supplémentaires.
Pharma : de bons résultats font exploser les bonus
Malgré un exercice annuel mitigé, la direction de Roche peut se réjouir d’une augmentation de ses bonus d’environ 2.7 pourcent. La rémunération totale du CEO Severin Schwan a augmenté au-dessus de 14.4 millions de francs. Pour le deuxième grand acteur de la branche, Novartis, on peut parler d’une explosion des bonus. Le CEO sur le départ Joseph Jimenez a vu son traitement augmenter grassement de 9.3 pourcent. Pour sa dernière année à la tête de Novartis, Il bénéficie d’un bon 1.1 millions de francs en plus que l’année précédente.
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Gabriel Fischer, responsable du dossier de politique économique, Mobile : 076 412 30 53