Juste trois ans après l’acceptation de l’initiative sur l’immigration de masse, les votations finales d’aujourd’hui mettent provisoirement fin aux tiraillements sur la mise en œuvre. Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses est contente, qu’avec la priorité accordée aux sans-emplois, on ait accompli un premier pas pour mieux utiliser le potentiel de main-d’œuvre indigène et convaincre durablement la population de la voie bilatérale avec l’Union européenne.
Déjà immédiatement après l’acceptation de l’initiative sur l’immigration de masse, Travail.Suisse a fixé des points centraux pour la mise en œuvre. Primo, cette initiative ne devait pas conduire à une rupture avec l’Union européenne ; secundo, sa mise en oeuvre ne devait pas entraîner plus de discrimination sur le marché du travail. La solution ne pouvait consister en un retour à l’indigne statut de saisonnier ou à quelque chose de ressemblant. La décision des votations finales d’aujourd’hui remplit nos exigences quant à ces deux points centraux. En même temps, la priorité accordée aux sans-emplois représente une importante étape pour mieux utiliser le potentiel de main-d’œuvre indigène. L’obligation faite à l’employeur de ne pas seulement annoncer les places vacantes aux offices du travail, mais aussi d’inviter les sans-emplois appropriés à un entretien d’embauche ou à une déclaration d’aptitude, réduiront les obstacles pour les personnes sans emploi au retour sur le marché du travail. « Améliorer les chances pour les personnes sans emploi n’est pas seulement une bénédiction pour les personnes concernées mais est aussi judicieux dans une perspective économique générale » indique Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse.
La solution adoptée profitera en particulier aux personnes qui sont jusqu’ici exposées à des discriminations dans des processus d’embauche et qui, jusqu’ici, malgré des qualifications qui conviennent, n’arrivent que difficilement à franchir le cap des entretiens d’embauche (travailleurs plus âgés, travailleurs étrangers, travailleurs avec des noms à consonance étrangère).
La protection des salaires et l’accès au marché du travail pour le maintien durable des bilatérales
Pour Travail.Suisse, outre un accès amélioré au marché du travail pour les sans-emplois, il faut aussi réactiver de l’initiative pour combattre la pénurie de personnel qualifié. « La meilleure utilisation du potentiel du marché du travail indigène est maintenant aussi ancrée dans l’alinéa 1 de l’article 21a de la nouvelle loi », indique Wüthrich. On a besoin à ce sujet d’un crédit spécial pour une offensive de formation continue en faveur des travailleurs plus âgés. Il faut développer la formation de rattrapage pour les travailleuses et travailleurs sans diplôme professionnel et la réinsertion des femmes après la pause familiale. Il faut simplifier la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale et la rendre supportable financièrement. Il faut mieux prendre en considération les problèmes des jeunes lors de l’insertion sur le marché du travail (stages et engagements de courte durée au lieu d’emplois réguliers) et il faut analyser les détériorations de la dernière révision de la LACI et les corriger. Enfin, il faut optimiser et développer continuellement les mesures d’accompagnement pour protéger les salaires et les conditions de travail. Ce n’est que si l’on protège les salaires et les conditions de travail efficacement, améliore l’intégration des jeunes au marché du travail, augmente la participation des femmes au marché du travail et garantit le maintien des travailleurs plus âgés sur le marché du travail que l’on pourra convaincre durablement la population de la voie bilatérale avec l’Union européenne.
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Adrian Wüthrich, Tél. 079 287 04 93