Dans le cadre du message FRI 2017-2020, il a été décidé de démarrer un programme spécial pour la médecine humaine. 100 millions de francs devrait faire augmenter le nombre d’étudiant-e-s diplômé-e-s de 860 en 2014 à 1350 en 2025. On est particulièrement intéressé dans ce cadre à ce que davantage de médecins choisissent la médecine de premier recours. Mais on y parviendra que si les différents acteurs dans ce domaine gardent constamment en ligne de mire ce but et prennent des décisions allant dans cette direction.
Il y a maintenant des moyens financiers pour augmenter le nombre de places dans la médecine de premier recours. Mais le financement seul ne suffit pas. D’importantes décisions en aval des acteurs les plus divers sont nécessaires.
• Dans les hautes écoles, il faut aménager la formation de manière à ce que plus d’étudiant-e-s en médecine s’orientent vers la médecine de premier recours: selon des études, deux critères ont fait leurs preuves à cet égard : les programmes longitudinaux et des expériences cliniques précoces 1 .
• Le financement de la formation postgrade médicinale suivant les études requiert des réglementations intercantonales. Depuis décembre 2014, une procédure d’adhésion est en cours concernant la „Convention sur le financement de la formation postgrade 2 “. Cette convention entre en vigueur si au moins 18 cantons y adhèrent. Actuellement 11 cantons ont signé la convention 3 . Il manque donc encore au moins sept cantons pour que cette convention intercantonale puisse entrer en vigueur.
• Concernant la formation postgrade des médecins de famille, il existe un programme d’assistanat au cabinet soutenu par les cantons et la Fondation pour la promotion de la formation en médecine de famille FMF. Les programmes d’assistanat au cabinet permettent aux médecins assistants de la discipline médecine interne générale d’effectuer une formation postgrade axée sur la pratique chez des médecins de famille expérimentés 4 . Selon le rapport annuel de la FMF, le financement des programmes cantonaux devrait être assuré à moyen terme mais pas à long terme 5 . Voilà un message de mauvais augure du fait que le programme d’assistanat au cabinet devrait justement être fortement développé pour augmenter le nombre de médecins de famille.
• Si l’on veut augmenter le nombre de médecins de famille, il ne s’agit pas seulement de conserver les places de formation postgrade actuelles mais il faut les étendre à large échelle. Pour y parvenir, il faut, hormis le financement, que davantage de médecins de famille soient prêts à se former comme maître de stage et à offrir des places de formation postgrade dans leur cabinet. Il faut alors se poser la question s’il existe à cet égard un potentiel en médecins de famille ? Si oui, quel est son ordre de grandeur ? Et quelles sont les mesures à prendre qui pourraient éventuellement augmenter ce potentiel ?
• S’il devait y avoir plus de médecins de famille, l’attractivité de la profession „médecin de famille“ devrait s’en trouver améliorée. Pour ce faire, il faut la volonté d’y parvenir de toute la branche médicale, y compris les médecins spécialistes et les caisses maladie, et la politique.
Si tous ces défis sont pris au sérieux, on constatera alors que les 100 millions de francs pris dans le pot de la formation ne sont qu’un petit pas vers le but long et difficile de pérenniser et fortifier les médecins de famille.
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p(footnote). 1 http://www.travailsuisse.ch/system/uploadedfiles/3810/original/2016_06_…
2 Convention sur la contribution des cantons aux hôpitaux relative au financement de la formation médicale postgrade et sur la compensation intercantonale des charges (Convention sur le financement de la formation postgrade CFFP) http://www.gdk-cds.ch/fileadmin/docs/public/gdk/themen/gesundheitsberuf…
3 http://www.gdk-cds.ch/fileadmin/docs/public/gdk/themen/gesundheitsberuf…
4 http://www.gdk-cds.ch/index.php?id=1130&L=1
5 La Fondation pour la Promotion de la Formation en Médecine de Famille (FMF) : Rapport annuel 2015, p. 1: „Die Finanzierung der kantonalen Programme dürfte zwar mittel-, nicht aber langfristig gesichert sein. Für die Politik ist die Praxisassistenz nach wie vor „nur“ ein Instrument zur Förderung der Hausarztmedizin und nicht primär ein verbindlicher und akkreditierter Weiterbildungsgang der Fachrichtung Allgemeine Innere Medizin bzw. Kinder- und Jugendmedizin. Es ist notwendig, dass alle Kantone, vor allem aber die Kantone Bern und Zürich die Praxisassistenzstellen nicht verringern und wenn immer möglich, diese ausbauen. Die Praxisassistenz muss langfristig gesichert sein, wie dies auch bei den stationären Weiterbildungsstellen der Fall ist.“