Lors de son Congrès du 12 septembre 2015, Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleuses et travailleurs, a également adopté des revendications spécifiques à l’enseignement supérieur. L’une d’entre elles concerne les droits de participation du corps enseignant, une autre le problème de la suradministration des Hautes écoles.
L’entrée en vigueur de la loi sur l’encouragement et la coordination des hautes écoles LEHE crée des possibilités de réformes dans le domaine des hautes écoles. L’accréditation d’institution, qui exige la garantie d’un droit de participation, oblige chaque haute école à se poser (de nouveau) la question du caractère « approprié » du droit de participation en faveur des personnes relevant de l’institution (art. 30, al. 1er, let. a, ch. 4, LEHE). Les étudiant-e-s ont imaginé à quoi devraient ressembler leurs propres standards à ce propos. 1 Travail.Suisse est d’avis que le corps professoral devrait faire de même. Les professeur-e-s et les chercheurs ont besoin d’un droit de participation qui corresponde à leur importance. En effet, ils ne sont pas de simples employés et leur travail constitue la raison d’être des hautes écoles. Même si tout le monde en est conscient, cela ne se reflète pas forcément partout. Les droits de participation devraient garantir la participation des professeur-e-s à toutes les affaires à tous les échelons hiérarchiques et créer en leur faveur les conditions cadres « leur permettant un fonctionnement indépendant ». 2 La participation qui se limite à l’aspect opératif des institutions ou des filières ne peut pas être considérée comme une participation au sens propre. La participation au sens propre se réalise dès que les enseignant-e-s sont acceptés comme partenaires incontournables dans les processus stratégiques pertinents. 3 De l’avis de Travail.Suisse, il reste encore beaucoup à faire, notamment dans les hautes écoles spécialisées.
Le problème de la suradministration des hautes écoles
Sur le plan stratégique, l’administration des hautes écoles est une question qui doit absolument être discutée avec les enseignant-e-s. Est-ce que tout ce qui est fait aujourd’hui est vraiment nécessaire ? Ne court-on pas le risque d’une suradministration qui retire inutilement des fonds à l’enseignement et à la recherche ? La question est épineuse. Cela fait des années que Travail.Suisse a tenté d’y apporter des éclaircissements, mais nous avons buté sur l’autonomie institutionnelle, ce dont certains se réjouiront. Or le problème n’a pas disparu, bien au contraire : les mesures d’épargne qui pèsent sur les enseignants et les chercheurs contrastent souvent avec l’extension des services administratifs. Et comme les intéressés ne sont pas admis à en discuter ouvertement dans le cadre de la participation stratégique attendue, le reproche de suradministration persiste comme une cause de profonde démotivation. Une bonne raison pour agir !