Le système tertiaire suisse se signale par les profils différents que l’on observe dans le domaine tertiaire. De l’avis de Travail.Suisse, la Conférence des hautes écoles aura notamment pour tâche de mieux dessiner et de mettre en évidence ces différents profils.
En Suisse relèvent du domaine tertiaire, premièrement, les hautes écoles universitaires. Celles-ci se répartissent entre les hautes écoles à vocation universelle (p.ex. les universités de Zurich ou de Genève) et celles qui mettent l’accent sur la technique (les EPF de Lausanne ou de Zurich) ou l’économie (l’Université de Saint-Gall). Les hautes écoles spécialisées et les hautes écoles pédagogiques figurent dans un deuxième groupe. Et enfin, la formation professionnelle supérieure relève, elle aussi, du domaine tertiaire. Elle comprend les écoles supérieures, les examens professionnels et les examens professionnels fédéraux supérieurs. Sa réglementation ne dépend pas cependant de la loi fédérale sur l’encouragement des hautes écoles et la coordination dans le domaine suisse des hautes écoles LEHE, mais de la loi sur la formation professionnelle LFPr.
Dessiner le profil par le biais des règlements d’admission
Les règlements d’admission pour les étudiants jouent un rôle important puisqu’ils permettent de dessiner les profils à l’intérieur du domaine tertiaire. A cet égard, la législation est relativement claire. Aussi bien dans la LEHE (art.23-26) que dans la LFPr (art. 26.2), les réglementations pertinentes sont formulées avec précision. Des ambiguïtés subsistent, surtout à propos des hautes écoles spécialisées. Les admissions doivent être considérées de manière différenciée, tout comme les différents domaines spécialisés. A cela s’ajoutent aujourd’hui les difficultés que rencontre la mise en œuvre de l’expérience d’une année dans le monde du travail, expérience que doivent acquérir les détenteurs d’une maturité gymnasiale. De tous côtés, elle est jugée insatisfaisante. Dans l’ensemble, on constate que la part des détenteurs d’une maturité professionnelle qui étudient dans les hautes écoles spécialisées ne cesse d’augmenter, contrairement à ce que d’aucuns pensent.
L’accréditation au service du profilage
Pour promouvoir la qualité de la formation dans les hautes écoles, la LEHE prévoit, à son article 28, l’accréditation institutionnelle de hautes écoles et d’autres institutions du domaine des hautes écoles. Les directives d’accréditation doivent « tenir compte à cet effet de la spécificité et de l’autonomie des hautes écoles universitaires, des hautes écoles spécialisées, des hautes écoles pédagogiques et des autres institutions du domaine des hautes écoles » (cf. art. 30.2). En d’autres termes, l’accréditation doit souligner et mettre en évidence le profilage des différents types de hautes écoles. Le Conseil des hautes écoles devra, lorsqu’il approuve les directives d’accréditation, veiller à renforcer vraiment le profilage des hautes écoles.
Recrutement d’enseignants qui correspondent au type et au profil de la haute école
Recruter leurs enseignants est l’apanage des hautes écoles. Elles doivent veiller, d’une part, à ce que les enseignants aient les qualifications requises (cf. art. 30.1a1) et, d’autre part, à choisir les enseignants en fonction du type et du profil de leur école. Mais c’est un problème pour les hautes écoles spécialisées surtout. Si elles doivent, comme les hautes écoles pédagogiques, conserver et renforcer leur profil, elles ont besoin, dans l’urgence, d’instruments leur permettant d’encourager de manière ciblée leur propre relève. Les enseignants des hautes écoles spécialisées doivent connaître tous les degrés de la filière de formation de leur école, donner un enseignement axé sur la pratique, et pouvoir aussi bien faire de la recherche scientifique appliquée. Les universités connaissent le troisième cycle de formation pour promouvoir leur propre relève. Les hautes écoles spécialisées (et hautes écoles pédagogiques) ne connaissent pas cette possibilité. La Conférence suisse des hautes écoles, avec son mandat en toile de fond, « Encouragement au profilage des hautes écoles » (cf. art. 3c), va justement présenter des solutions, qui seront une réponse appropriée au problème évoqué ci-dessus.