Avec la votation du 22 septembre 2013 relative à la libéralisation des horaires d’ouverture des magasins de stations-service que les partisans de l’extension de ces heures d’ouverture et de la dérégulation des horaires de travail lancent leur prochaine offensive. La modification envisagée de la loi sur le travail devrait permettre aux stations-service d’exploiter leur magasin 24 heures sur 24. Travail.Suisse, l’organisation faîtière des travailleurs, se prononce résolument contre un affaiblissement de l’interdiction du travail de nuit dans le commerce de détail.
La modification envisagée de la loi sur le travail devrait permettre aux magasins des stations-service, qui peuvent déjà rester ouverts actuellement jusqu’à 1 heure du matin, de le rester aussi entre 1 heure et 5 heures du matin. La journée de travail de 24 heures serait ainsi introduite pour la première fois dans le commerce de détail, ce qui constitue une nouvelle offensive, perfide, des partisans du libéralisme en matière de réglementation des horaires de travail et des horaires d’ouverture des magasins.
La plupart du temps, les libéralisations ont échoué au niveau cantonal
Au cours des dernières années, des tentatives visant à prolonger les heures d’ouverture des magasins ont été entreprises avec une belle régularité au niveau cantonal; c’est avec une aussi belle régularité que le peuple a rejeté toute nouvelle libéralisation. À cet égard, le fait que les initiatives visent à une libéralisation totale ou réclament des étapes relativement modestes n’a pas joué le moindre rôle (en 2012, la libéralisation totale des heures d’ouverture des magasins fut rejetée dans le canton de Zurich, de même qu’une extension de 16 heures à 17 heures de la fermeture des magasins le samedi fut rejetée dans le canton de Lucerne). Après que les efforts ont échoué au niveau cantonal, les offensives se concentrent désormais au niveau fédéral.
Ce n’est que la pointe de l’iceberg
Lorsque les partisans de l’extension des heures d’ouverture des magasins de stations-service prétendent que la modification envisagée ne concernera qu’un nombre restreint de magasins en Suisse, c’est extrêmement hypocrite. En effet, premièrement, la modification prévue de la loi sur le travail devrait être applicable à tous les shops des stations-service situés « en bordure d’axes routiers fortement fréquentés ». Cette définition manque totalement de clarté, et il est à prévoir que les stations-service seront de plus en plus nombreuses à s’efforcer de se convertir à une exploitation 24 heures sur 24. Deuxièmement, les débats parlementaires ont déjà montré comment se déroulerait la suite de l’affaire. Ainsi plusieurs chefs de file avancent-ils déjà l’argument de la distorsion de la concurrence en exigeant une lutte à armes égales, donc que les heures d’ouverture des autres commerces de détail soient également adaptées en fonction de l’extension de celles des shops de stations-service. Et troisièmement, lors de sa dernière session, le Parlement a déjà entamé de nouvelles démarches de libéralisation. Selon la motion présentée par le conseiller aux Etats Filippo Lombardi, les heures d’ouverture des magasins devraient être fixées dans tous les cantons du lundi au vendredi de 6 heures à 20 heures et le samedi de 6 heures à 19 heures. De ce fait, les heures d’ouverture des magasins légitimées par des décisions populaires devraient être étendues dans plusieurs cantons. Et la motion du conseiller aux Etats Fabio Abate devrait entraîner une nouvelle libéralisation du travail du dimanche. Le travail dominical devrait être introduit sur l’ensemble du territoire, pour raison de nécessité touristique.
Il faut faire cesser la contrainte exercée par les partisans de la libéralisation et voter NON le 22 septembre à l’extension des heures d’ouverture des magasins des stations-service
La manière de procéder des partisans de la libéralisation des heures d’ouverture des magasins et de la dérégulation des horaires de travail s’apparente de plus en plus à une « tactique du salami ». Il est donc d’autant plus important de dire NON le 22 septembre à l’extension des heures d’ouverture des shops des stations-service. Car quelle que soit la variété des offensives menées pour libéraliser des horaires de travail réglementés et des heures d’ouverture des magasins réglementées, une chose demeure: les intérêts des travailleurs du commerce de détail sont mis de côté!