A l’occasion de sa conférence de presse annuelle, l’USAM s’oppose à l’initiative « Pour de plus justes allocations pour enfants ! ». En prenant cette position, l’USAM ferme les yeux devant les problèmes financiers des familles en Suisse. De plus, l’USAM argumente sur la base de chiffres erronés et fait une politique contraire aux intérêts des ses propres membres.
Les allocations familiales actuelles présentent des lacunes criantes – presque 300’000 enfants ne reçoivent pas d’allocations complètes – et sont beaucoup trop basses en comparaison des coûts occasionnés par les enfants. Presque 250’000 enfants vivent en Suisse sous le minimum existentiel et un tiers des familles juste au-dessus. Cette situation n’est pas tenable. Il est prouvé que des allocations familiales plus élevées sont le meilleur instrument pour aider en premier lieu les parents ayant de bas et moyens revenus. Grâce à l’initiative « Pour de plus justes allocations pour enfants ! », chaque enfant aura enfin une allocation ; les allocations seront unifiées au niveau suisse et augmentées au niveau de 15 francs par jour et par enfant pour tenir raisonnablement compte des coûts des enfants.
Le rejet de l’USAM est basé sur le fait que l’initiative coûterait 10,7 milliards de francs et ne serait pas finançable. Cela est tout simplement faux : car si l’on déduit les allocations pour enfants déjà payées aujourd’hui, les revenus fiscaux supplémentaires et les économies faites dans l’aide sociale et les réductions de prime d’assurance-maladie, il reste un coût net de 3 milliards de francs environ. Et Travail.Suisse a montré que l’on peut financer sans problème de plus justes allocations familiales sans charge supplémentaire pour les entreprises, par exemple par un impôt sur les successions.
Politique contre ses propres membres
Travail.Suisse ne comprend pas que l’USAM, par son rejet d’allocations familiales plus élevées, pratique une politique qui va à l’encontre des intérêts de ses propres membres. D’un côté, le renforcement de la base financière des familles aura une influence positive pour les affaires de nombreux petits commerces et petites entreprises. Les familles dépensent aussi l’argent obtenu et cela très souvent dans l’environnement local. D’un autre côté, les petits artisans, en tant qu’indépendants, ne reçoivent pas d’allocations familiales dans la plupart des cantons ; ils profiteraient donc du principe « un enfant, une allocation ».