La privatisation de Swisscom affaiblira considérablement le service public dans les télécommunications sans mettre fin aux risques financiers pour la Confédération.
En proposant la vente pure et simple de Swisscom, le Conseil fédéral reconnaît finalement qu’aucune mesure d’accompagnement (comme la minorité de blocage) ne permettrait à Swisscom de maintenir son indépendance. Au moins c’est clair !
Or l’indépendance de Swisscom est indispensable pour éviter le rachat par un opérateur étranger qui entraînera une perte d’emplois qualifiés en Suisse dans la branche des télécommunications et un recul des investissements dans les régions périphériques. Certes, le service universel pourra être garanti avec la privatisation mais il se limitera aux exigences minimales fixées par la concession. En d’autres termes, ce n’est qu’en maintenant une participation majoritaire de la Confédération que l’on pourra garantir le service public dans le domaine des télécommunications. C’est justement parce que la Confédération est l’actionnaire majoritaire que le taux de pénétration de l’ADSL est très élevé en Suisse.
Stopper une fuite en avant irréfléchie
La participation majoritaire de la Confédération dans Swisscom ne l’empêche pas d’avoir la liberté d’action nécessaire pour s’affirmer sur le marché dynamique des télécommunications. De plus, rien n’indique qu’une privatisation amoindrirait les risques financiers. Comme si les entreprises privées ne pouvaient pas faire faillite… Si Swisscom privatisée faisait faillite, la Confédération (et donc les contribuables) devrait passer à la caisse car la Suisse devra bien maintenir une infrastructure de télécommunication moderne dans tout le pays.
Il faut stopper cette fuite en avant irréfléchie et néfaste pour l’ensemble du pays. Travail.Suisse demande à la Commission des transports et des télécommunications du Conseil national de ne pas entrer en matière sur la privatisation de Swisscom.