Pour Travail.Suisse, 80 pour cent de la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre doit se faire en Suisse, sinon on freinera les mesures d’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables. L’achat de certificats ou le recours à des projets à l’étranger ne doit être qu’un complément comme le stipule la loi sur le CO2.
Une politique climatique qui mise sur la réduction des gaz à effet de serre en Suisse même dynamisera le processus d’innovation économique et créera des dizaines de milliers d’emplois surtout dans l’économie régionale et les PME.
Oui à Moritz, non à Doris
Dans ce cadre, la taxe sur le CO2 – qui deviendrait une taxe climatique dès 2010 – est judicieuse. Il faut soutenir en particulier la proposition d’affectation partielle de cette taxe pour financer un grand programme de rénovation énergétique des bâtiments, comme le propose le plan d’action du DETEC. En effet, les bâtiments représentent 45% de la consommation d’énergie totale et le potentiel d’économie est considérable avec le standard Minergie. Une tel programme permettra aussi d’économiser des milliards de francs par la diminution des importations de pétrole et de mazout.
Il est curieux que le Département de Doris Leuthardt se laisse pareillement séduire par les sirènes d’economiesuisse : car recourir massivement à l’achat de certificats à l’étranger freinera l’innovation de l’économie suisse pour développer les technologies propres et empêchera la création de milliers d’emplois dans les domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. La proposition d’economiesuisse ne plaira pas non plus à plus de 1600 exploitations, regroupées dans 80 groupes d’entreprises, qui se sont engagés à réduire de façon très importante leurs émissions de CO2 afin d’être exonérés de la taxe.
Pour stabiliser le climat à un niveau non dangereux pour l’homme et l’environnement, les pays industrialisés devront réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’environ 75% d’ici 2050. La Suisse ne peut y échapper et, plus vite on misera sur les réductions en Suisse même, plus vite on en retirera des bénéfices non seulement pour le climat mais aussi pour la compétitivité de l’économie et la création d’emplois.