Travail.Suisse regrette profondément que le Conseil des Etats ait refusé cet après-midi la motion Nordmann demandant l’instauration d’un congé paternité payé de plusieurs semaines, motion acceptée mars par le Conseil national. Cette mesure de politique familiale, souhaitée par la majorité des Suisses, peu coûteuse, en vaut la peine car le retour sur investissement est certain pour l’économie.
Plusieurs grandes entreprises ont compris l’importance d’une telle mesure de politique du personnel favorable à la famille, et en récoltent déjà les fruits (au bas mot 8% de retour sur investissement, selon une étude du Département fédéral de l’économie et de quatre grandes entreprises suisses). Ainsi les pères actifs de Suisse se trouvent dans une situation d’inégalité de traitement entre eux. Il est regrettable que le fait de pouvoir disposer de temps pour être présent à la naissance de son enfant et durant les premières semaines de vie ne soit pas offert à tous les pères: chaque enfant a pourtant le droit de pouvoir être élevé par sa mère et par son père, quel que soit l’employeur de ce dernier. Actuellement seuls les bons élèves permettent à leurs employé-e-s de mieux concilier travail et vie de famille et répondent ainsi au besoin exprimé par une large majorité de ce pays (80% veut un congé paternité payé selon l’enquête de l’Hebdo de mai 2007). Une solution au niveau suisse permettrait à toutes les entreprises, y compris les petites et les moyennes, de pouvoir faire le pas.
Si chaque PME de ce pays est capable d’organiser les absences annuelles dues au service militaire, durant plusieurs années, il en est certainement de même avec une ou deux naissances potentielles par employé (l’indicateur de fécondité n’est que de 1,4 enfant par femme !). Quant à l’argument financier, Travail.Suisse estime que la loi sur les allocations pour perte de gain est en mesure de financer les 155 millions que coûteraient, par exemple, 20 jours de congé payé.
Travail.Suisse, conformément à la résolution adoptée samedi par ses délégué-e-s réuni-e-s en congrès, va continuer de s’engager pour qu’enfin la Suisse rattrape son retard en matière de politique familiale. Un congé paternité payé de 20 jours au moins, pris de manière flexible durant les 6 mois suivant la naissance, est une mesure qui fait gagner tout le monde.