Travail.Suisse rejette une libéralisation complète du marché postal ainsi que le rythme prévu de la libéralisation. La condition à toute libéralisation supplémentaire du marché postal doit être l’instauration d’une convention collective de travail (CCT) de branche.
Une libéralisation supplémentaire du marché postal ne fait de sens que si l’on est en mesure de continuer à garantir un service universel de qualité dans tout le pays à un prix abordable dans le respect des conditions d’engagement actuelles du personnel de la Poste. En comparaison européenne, la Poste fournit des prestations de qualité plus étendues et à un prix qui reste très compétitif. Les expériences de libéralisation faites en Europe montrent que les prix n’ont pas baissé pour la clientèle privée, que le service universel se détériore et que les nouveaux concurrents privés pratiquent à large échelle le dumping salarial.
C’est pourquoi, pour Travail.Suisse, la seule raison véritable d’une libéralisation supplémentaire tient au fait que le marché postal suisse est un marché en érosion et que les possibilités de croissance peuvent être recherchées et trouvées à l’étranger. Cela peut réussir plus simplement dans un marché davantage libéralisé.
Voici les points les plus importants de notre réponse à la consultation :
- Rejet d’une libéralisation complète du marché et demande de ralentissement du rythme de l’ouverture du marché : l’abaissement de la limite du monopole de 100 à 50 grammes ne devrait pas entrer en vigueur avant 2011.
- Avant toute libéralisation accrue du marché postal, tous les prestataires de services postaux doivent être soumis à une convention collective de branche (CCT) qui reprenne le niveau actuel de la Poste Suisse.
- Il faut continuer à confier à la Poste Suisse le mandat légal de service universel et renoncer à la mise au concours d’une concession. Pour financer le service universel, il faut garantir « un reste de monopole » sur les envois postaux avec une limite fixée à 50 grammes au minimum.
- La transformation de la Poste en une société anonyme est acceptable pour autant qu’il s’agisse d’une société anonyme de droit public et que la majorité des actions reste en mains de la Confédération.
- Il faut profiter de la révision pour attribuer à la Poste une licence bancaire dans le sens du développement de ses prestations et produits.