Travail.Suisse, l’organisation faîtière des travailleurs et travailleuses, critique avec vigueur la révision de la loi sur l’assurance-chômage (LACI). Le démantèlement des prestations est augmenté encore une fois de 50 millions à 533 millions de francs et le remboursement des dettes est étendu sur une période de plus de 10 ans. La révision est ainsi unilatérale et branlante et menace de tourner à la farce.
En comparaison avec le projet de consultation du printemps, le message adopté aujourd’hui par le Conseil fédéral sur la révision de la loi sur l’assurance-chômage (LACI) apporte encore plus de détériorations pour les travailleurs et travailleuses.
Encore plus de réductions insupportables de prestations
Le Conseil fédéral augmente les réductions de prestations encore une fois de 480 à 530 millions de francs. Pour ce qui est du nombre d’indemnités journalières, on serre fortement la vis : il faudra désormais cotiser 18 mois au lieu de 12 pour obtenir 400 indemnités. Cette détérioration touche en premier lieu les femmes, les faiblement qualifiés, les personnes dans des rapports de travail précaires et les jeunes.
On lambine pour le remboursement des dettes
Par contre, le Conseil fédéral lambine pour le remboursement des dettes. Le projet de consultation prévoyait pour le remboursement des dettes une augmentation de cotisation de 0,2%, maintenant on est redescendu à 0,1%. Il faudra dès lors 10 ans pour éliminer les dettes. Avec un assombrissement de la conjoncture et un chômage croissant, on atteindra vite la limite critique des dettes à très brève échéance. Ainsi, la 5e révision se profile déjà avant même que la 4e révision ne puisse porter ses fruits.
Ne pas affaiblir la plus importante œuvre sociale pour les personnes actives
L’assurance-chômage est l’œuvre sociale la plus importante pour les 4.5 millions de personnes actives en Suisse. Le démantèlement aigu des prestations et l’assainissement hésitant affaiblissent ce pilier principal de la politique du marché du travail et créent de l’insécurité. La révision est unilatérale et branlante et il incombe au Parlement de la corriger.