Travail.Suisse est déçue de la décision du Conseil fédéral d’abaisser le taux minimal dans la LPP. L’organisation faîtière des travailleurs et travailleuses admet qu’en raison de l’évolution des marchés financiers le taux actuel puisse être considéré comme étant trop élevé. Un abaissement à 2 pour cent est cependant exagéré étant donné que le Conseil fédéral a augmenté le taux minimal que très modérément les dernières bonnes années.
Travail.Suisse a une certaine compréhension pour l’adaptation du taux minimal dans la LPP en raison de la situation actuelle des marchés financiers. Il faut cependant éviter des réactions de panique lorsque l’on traite l’un des paramètres essentiels de la prévoyance vieillesse en Suisse. Le taux minimal revêt une grande importance pour les assurés, en raison de l’effet de l’intérêt composé. Si le Conseil fédéral abaisse massivement le taux minimal même si aucun examen est prescrit par la loi pour l’année en cours, cela peut provoquer de grandes inquiétudes auprès de beaucoup de travailleurs et travailleuses.
Conseil fédéral: retenue au cours des bonnes années, abaissement massif en période de difficultés
Au cours des dernières années, le Conseil fédéral a toujours fait preuve d’une grande retenue à l’égard de la hausse du taux minimal. Il ressort clairement des dossiers de consultation établis entre 2004 et 2007 que le taux minimal aurait toujours pu être fixé plus haut, d’un quart à trois quarts de pour cent, que ne l’avait fait le Conseil fédéral. En particulier en 2005 et en 2006, le taux minimal avait été fixé nettement trop bas, à 2,5 pour cent. Le Conseil fédéral a permis aux caisses de pension de constituer des réserves pour les périodes plus difficiles.
C’est pourquoi Travail.Suisse est d’avis que l’abaissement du taux minimal dans la LPP à 2 pour cent est trop massif et attend du Conseil fédéral qu’il augmentera, au cours des bonnes années, tout aussi rapidement et massivement le taux minimal comme il l’a abaissé en période de difficultés. Il n’est pas admissible que le taux minimal dans la LPP ne soit adapté que s’il s’agit de le baisser. Si le taux minimal est fixé à un niveau trop bas, le 2e pilier perd de son attrait, et de ce fait, de son soutien politique au sein de la population.