Pour Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, la lutte contre le chômage croissant et la création de sécurité pour les travailleurs et travailleuses sont des éléments centraux d’un programme conjoncturel efficient. Dans ce sens, si le programme du Conseil fédéral va dans la bonne direction, il demeure trop faible et trop hésitant. Des améliorations sont nécessaires pour atténuer la forte détérioration conjoncturelle.
Le Conseil fédéral a adopté aujourd’hui le message sur la deuxième étape du programme de stabilisation pour un volume d’environ 700 millions de francs. Il n’est pas à la hauteur du chômage croissant et des prévisions conjoncturelles très sombres. Pour Travail.Suisse, le Parlement doit décider de mesures supplémentaires dans le cadre du paquet de stabilisation :
- Programme d’assainissement des bâtiments et affectation partielle de la taxe sur le CO2 : le Parlement doit reprendre dans le paquet de stabilisation le contenu des interventions parlementaires qui demandent un programme national d’assainissement des bâtiments et une affectation partielle de la taxe sur le CO2 (voir Iv. Pa. Hegetschweiler). Ce n’est qu’ainsi que les deux conseils peuvent s’entendre sur ce programme lors de la session de mars et faire en sorte que les travaux de rénovation commencent déjà cette année.
- Supprimer le plafond pour la promotion des énergies renouvelables : les 10 millions de francs prévus comme aide aux investissements pour le photovoltaïque sont totalement insuffisants. Rien que dans le domaine de l’énergie solaire, des investissements de 500 millions de francs sont bloqués parce que les moyens pour la rétribution du courant renouvelable à prix coûtant sont déjà, à fin janvier, utilisés pour toute l’année 2009. Il faut supprimer le plafonnement pour pouvoir déclencher les investissements qui sont réalisables tout de suite. La modification nécessaire à cette fin de la loi sur l’énergie doit être décidée par le Parlement dans le cadre du paquet conjoncturel (voir Iv. pa. Bourgeois).
- AC : empêcher les fins de droit, augmenter la durée d’octroi à 520 jours : à côté des investissements prévus, la prolongation de l’indemnité du chômage partiel de 12 à 18 mois, décidée par le Conseil fédéral, contribuera à lutter contre le chômage. Mais d’autres mesures sont nécessaires dans l’assurance-chômage pour donner plus de sécurité et de stabilité aux personnes qui perdent leur emploi ou qui l’ont déjà perdu. Travail.Suisse demande au Parlement de compléter le paquet de stabilisation et d’augmenter la durée d’octroi des indemnités de 400 à 520 jours (ce qui était déjà le cas lors de la crise des années nonante). On pourra ainsi empêcher que dans les prochains mois, au milieu de la récession et sans chance de retrouver un emploi, des milliers de chômeurs arrivent en fin de droit. Cette mesure permettra de soutenir à court terme la conjoncture et de maintenir l’employabilité de nombreux travailleurs lors de la reprise conjoncturelle.
- Soutien immédiat des familles par la suppression des primes de l’assurance-maladie : au lieu de vendre comme pseudo-composante d’un paquet conjoncturel des allégements fiscaux, déployant leurs effets au plus tôt en 2011, le Parlement doit supprimer les primes des caisses-maladies pour les enfants et les jeunes par une augmentation de la réduction des primes. On pourra ainsi maintenir, voire augmenter tout de suite le pouvoir d’achat des familles et renforcer la consommation.
Le paquet de stabilisation reste, sans ces compléments, une goutte d’eau dans la mer et ne protégera qu’insuffisamment les travailleurs et travailleuses du chômage et de ses conséquences dévastatrices pour la société et l’économie. C’est pourquoi Travail.Suisse demande au Conseil fédéral et au Parlement de prendre au sérieux les besoins des travailleurs et travailleuses et d’agir dans ce sens.