Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, est déçue de la décision sans courage du Conseil fédéral sur le troisième paquet conjoncturel. Le gouvernement a certes reconnu qu’il est urgent de prendre maintenant des mesures sur le marché du travail. Mais les moyens prévus à cet effet sont beaucoup trop modestes.
Tout indique que dans notre pays le pire en matière de récession est encore devant nous. Il est prévisible qu’une vague de licenciements va survenir dès l’été. Jusqu’en 2010, le nombre de chômeurs pourrait s’élever jusqu’à 250’000 personnes. Les mesures proposées par le Conseil fédéral aujourd’hui vont certes dans la bonne direction mais ne sont pas en phase avec l’ampleur de la crise et les effets que l’on attend encore sur le marché du travail.
Les demandes de Travail.Suisse
Pour Travail.Suisse, un paquet conjoncturel doit être efficient pour l’emploi, empêcher des problèmes d’ordre structurel et renforcer les chances de croissance de la Suisse. Ces différents points requièrent pour nous au moins les mesures suivantes :
• Efficience pour l’emploi : extension du chômage partiel à 24 mois et des programmes d’investissement dans les transports publics et pour le développement du réseau de fibre optique sur tout le territoire.
• Une bonne sécurité sociale pour empêcher les problèmes structurels : prolongation de l’indemnité de chômage de 400 à 520 jours et possibilité de prendre sa retraite AVS dès 63 ans. Ces deux mesures sont limitées à la durée de la crise et à financer directement par la Confédération avec le 3ème paquet conjoncturel.
• Orientation selon les chances de croissance dans la politique énergétique : le plafond pour la promotion des énergies renouvelables (rétribution du courant à prix coûtant) doit être tout de suite supprimé. Cela permettra de déclencher des investissements d’environ 800 millions. Les moyens supplémentaires pour la suppression du plafond doivent provenir du 3ème paquet conjoncturel.
Il incombe maintenant au Parlement de prendre les décisions correspondantes. Seul un programme conjoncturel digne de ce nom est en mesure d’amoindrir les effets de la crise sur les travailleurs et travailleuses et d’améliorer la situation de départ pour la prochaine reprise.