Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, est indignée par l’attitude du Conseil national qui, lors de sa séance d’aujourd’hui sur le 3ème paquet conjoncturel, a rejeté toutes les mesures de lutte contre le chômage. Cette attitude, arrogante et irresponsable, témoigne d’un flagrant manque de respect vis-à-vis des travailleurs et travailleuses.
Pour ce qui est de la récession, le pire est encore devant nous en Suisse. Il est prévisible que le nombre de chômeurs augmentera jusqu’à plus de 250.000 en 2010. Le Conseil fédéral et le Conseil des Etats ont au moins reconnu, sur la base de cette évolution, qu’il est urgent de prendre des mesures concernant le marché du travail. Au contraire, la majorité du Conseil national a, une nouvelle fois, rejeté toutes les mesures centrales contre le chômage en se prévalant du maintien du frein à l’endettement.
Les victimes de cette attitude scandaleuse sont en premier lieu les jeunes. En période de crise, les jeunes sont les premiers à souffrir des conditions économiques. Les jeunes qui terminent leur apprentissage ont un risque élevé de se trouver sans emploi, alors que, diplôme en poche, ils attendaient le moment de s’insérer dans le monde du travail pour leur premier emploi. A cette période charnière de la vie, le chômage n’est pas la meilleure des expériences…Dans le 3ème paquet conjoncturel, le Conseil fédéral a présenté de timides mesures pour lutter contre cette situation : aide à la formation continue pour les personnes sans emploi diplômées de la formation professionnelle initiale, aide financière pour un premier emploi de 6 mois dans une organisation à but non lucratif, aide financière à la formation continue pendant les périodes de chômage partiel de l’entreprise.
Les politiciens de toutes tendances parlent volontiers de l’importance de la formation dans les discours de cantines. Mais lorsqu’il s’agit de passer aux actes, la droite, principalement UDC et radicale-libérale, du Conseil national a déchiqueté le paquet et jeté le projet du gouvernement aux orties ! C’est une attitude inacceptable et irresponsable ! Après les aides massives consenties aux banques, il est indécent de couper dans un programme de soutien à la formation, ciblé en premier lieu sur les jeunes de ce pays, qui ne sont pas responsables de la situation économique et de la crise financière dans laquelle les grands financiers nous ont plongés !