Même après l’élimination des divergences au Conseil des Etats, la 4ème révision de la loi sur l’assurance-chômage est injuste et manque de sérieux. Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses ne veut pas observer cette évolution sans réagir et lance le référendum contre la 4ème révision de la loi sur l’assurance-chômage.
Plus de 170’000 personnes en Suisse sont au chômage. La crise financière et économique mondiale provoquée par des banquiers avides de bonus en millions en est à l’origine. Alors que la crise sur le marché du travail est à son point culminant, le Parlement veut vider de sa substance l’assurance-chômage. On punit ainsi à nouveau les victimes qui souffrent le plus de la crise.
Contre le démantèlement inopportun des prestations
Le nombre d’indemnités est réduit et la durée de cotisation augmentée. Pour 400 indemnités, il faut maintenant 18 mois de cotisation, pour 260 indemnités, 12 mois. Ces réductions concernent en premier lieu des personnes qui ont déjà des rapports de travail flexibles et même précaires.
Le gain intermédiaire qui a fait ses preuves est dévalué. On ne prend plus en considération les versements compensatoires lors de l’ouverture d’un délai-cadre consécutif. L’attractivité du gain intermédiaire diminue ainsi fortement et, au lieu d’intégrer les personnes au marché du travail, on les en éloigne.
Les mesures de soutien régional sont supprimées. La possibilité d’augmenter le nombre d’indemnités à 520 pour les régions particulièrement touchées par le chômage est supprimée. Cette mesure est complètement erronée. La crise actuelle, qui provoque des effets très différenciés au niveau régional, montre justement que cet instrument est utilisé par les cantons concernés.
Contre la pénalisation des jeunes
Des jeunes professionnels bien formés doivent maintenant accepter n’importe quel travail sans tenir compte de leur formation. Les critères d’un travail convenable sont devenus nettement plus restrictifs. Les indemnités pour les jeunes de moins de 25 ans ont été réduites et le délai d’attente a été augmenté. Cela est chicanier, démotivant et défavorise les perspectives des jeunes sur le marché du travail.
Contre le manque de sérieux dans le financement de l’assurance-chômage
L’assurance-chômage est déjà aujourd’hui, avec 6 milliards de francs, en plein dans les chiffres rouges. Les déficits vont continuer à augmenter au cours des prochaines années. L’assainissement des dettes proposé par le Parlement dure jusqu’en 2028. Un tel modèle de financement n’est pas sérieux. Il ouvre la porte à d’autres démantèlements des prestations.