Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante de 170’000 travailleurs et travailleuses, attend du Conseil fédéral qu’il ouvre maintenant la discussion sur les relations de la Suisse avec l’UE. Il faut débattre de toutes les options pour éviter d’être mis devant un fait accompli négatif plus tard.
En décidant de poursuivre la voie bilatérale, le Conseil fédéral reconnaît aussi qu’elle devient plus difficile car l’UE demande la reprise de son droit interne. Ne pas présenter d’autres options qu’un éventuel accord-cadre (pour régler les questions institutionnelles des accords bilatéraux) ne fait que repousser le débat et fait prendre à la Suisse un très grand risque : celui de devoir décider plus tard sous la pression extérieure et sans débat démocratique – comme dans l’affaire UBS – des relations avec l’UE.
Dans ce débat nécessaire, les travailleurs et travailleuses ont deux intérêts essentiels 1) l’accès des entreprises suisses au marché de l’UE doit continuer à être garanti afin de maintenir et créer des emplois en Suisse ; 2) les travailleurs et travailleuses doivent aussi bénéficier des lois sociales et du travail de l’UE qui sont le corollaire logique du grand marché européen.
EEE plutôt que poursuite de la voie bilatérale
Au vu de ces intérêts, il faut désormais préférer l’EEE à la poursuite de la voie bilatérale car, avec une perte de souveraineté semblable, il offre un accès plus complet à l’économie suisse au marché de l’UE tout en octroyant aux travailleurs et travailleuses les lois du travail et sociales de l’UE (congé parental de 4 mois, transposition des accords-cadres européens par les partenaires sociaux dans les conventions collectives de travail (CCT) suisses, etc.) L’adhésion à l’UE doit aussi être discutée. Pour Travail.Suisse, elle n’est envisageable que si l’on parvient à négocier une longue période transitoire pour l’introduction de l’euro et que l’on compense de façon juste sur le plan fiscal pour toutes les catégories de revenus l’augmentation du taux de TVA.