Les pères sont à la fête ce dimanche. Mais pourquoi ne penser à leurs droits et à leurs besoins seulement un seul jour par année ? Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante de 170’000 travailleurs et de travailleuses, encourage le Parlement à vouloir en savoir plus, le 14 juin prochain, sur les bénéfices apportés par l’introduction d’un congé paternité payé.
Lors de la session d’été en cours, la Chambre haute aura à traiter d’un postulat du Conseiller national Roger Nordmann qui demande à ce que le Conseil fédéral présente un rapport sur les effets du congé-paternité conçu comme un des instruments de politique familiale. Le Conseil fédéral recommande, sans surprise, de rejeter la proposition.
Le Conseil fédéral ne souhaite pas en savoir plus, mais en sait-il déjà assez ? Le doute est permis, car comment défendre le status quo alors que la plupart de nos voisins européens accordent le droit aux pères de s’occuper de leur enfant nouveau-né durant une période reconnue ? Ont-ils tous tort, la Suisse a-t-elle raison toute seule ? Ou bien les pays qui nous entourent auraient-ils compris quelque chose que nous ne savons pas ?
Pour dépasser les a-prioris et les positions dogmatiques stériles, il est temps de connaître les bénéfices que l’on peut attendre de l’introduction du congé paternité payé, cette fois au niveau de l’économie publique et du marché de l’emploi. Les adversaires argumentent toujours sur les coûts supplémentaires occasionnés ; c’est le moment de parler, chiffres à l’appui, des avantages que notre économie en retirera.
Au vu de l’évolution démographique que nous connaissons, où les personnes âgées sont toujours plus âgées et plus nombreuses, où le renouvellement naturel de la population est insuffisant, la participation accrue des femmes au marché du travail est une évidence. A cette réalité s’ajoute le souhait exprimé par les hommes de ce pays d’avoir la possibilité matérielle d’exercer leur rôle de père dès la naissance de leurs enfants. En outre, les Suissesses et les Suisses expriment un fort désir d’avoir des enfants, ce qui implique un meilleur partage des tâches (professionnelles, éducatives, sociales) et la fin du modèle traditionnel de répartition des rôles. Il est donc temps que le monde politique fasse preuve de clairvoyance et prennent des mesures d’une véritable politique familiale qui s’inscrit dans la durée : le congé paternité en est assurément une.
Bonne Fête à tous les pères !