Politique européenne : la protection des salaires reste centrale
Après l’échec de l’accord-cadre institutionnel, le Conseil fédéral a opté pour une nouvelle approche. Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleuses et travailleurs, est ouverte à ses propositions et approuverait que les futures relations de la Suisse avec l’Union européenne fassent l’objet d’un débat constructif. Encore faut-il que le Conseil fédéral et la diplomatie suisse tirent les leçons du passé et affichent clairement leur volonté de défendre les mesures d’accompagnement à la libre circulation des personnes.
À sa conférence de presse d’aujourd’hui, le Conseil fédéral a évoqué les grandes lignes de sa politique européenne. Il propose à l’UE une approche verticale : la reprise dynamique du droit s’effectuerait à l’échelon des accords individuels, autrement dit de manière verticale ou sectorielle, contrairement à l’approche horizontale du malheureux accord-cadre institutionnel. En outre, ce serait à la Suisse à réduire ses divergences avec le droit européen, pour autant que cela soit dans son intérêt. « Travail.Suisse approuve que le Conseil fédéral ait défini l’orientation de la collaboration à venir et se montre ouvert aux nouvelles propositions », explique Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse : « il est d’un intérêt vital pour les travailleuses et travailleurs que la Suisse maintienne avec l’Union européenne de bonnes relations, s’inscrivant dans un cadre réglementaire. »
L’accord-cadre institutionnel a notamment échoué faute de protection suffisante et durable des salaires et des conditions de travail en vigueur en Suisse. Or la nouvelle orientation des négociations passe comme chat sur braise sur la question de la protection des salaires. La position de principe de Travail.Suisse n’a pas changé à ce sujet : « la protection des salaires et des conditions de travail n’est pas négociable », souligne Thomas Bauer, responsable de la politique économique de Travail.Suisse. Il faut par conséquent que le Conseil fédéral s’engage résolument en faveur de la protection des salaires.