Flexibilisation de la loi sur le travail : inutile et dangereux
Le Conseil national a adopté aujourd'hui la motion Gmür-Schönenberger, qui demande une flexibilisation du droit du travail. Le travail de nuit et du dimanche doit pouvoir être flexibilisé rapidement et pour une durée limitée en cas de pénurie d'énergie. La motion est inutile, car c'est déjà le cas aujourd'hui en cas de pénurie d'énergie, et dangereuse, car elle a pour objectif de permettre des optimisations économiques aux dépens des travailleurs et travailleuses.
Le Conseil national a approuvé aujourd'hui la motion Gmür-Schönenberger pour une flexibilisation temporaire de la loi sur le travail. Le travail de nuit et du dimanche doit ainsi être autorisé en cas de pénurie d'énergie. Cela est toutefois déjà possible aujourd'hui. Si, l'hiver prochain, certaines entreprises devaient arrêter temporairement leur production en raison d'un manque d'énergie, ce besoin serait alors reconnu par les autorités compétentes. Le Conseil fédéral et l'administration l'ont confirmé à plusieurs reprises. La motion est donc inutile.
Il est toutefois évident que les employeurs visent autre chose. Sous prétexte de pénurie d'énergie, ils veulent imposer une nouvelle flexibilisation de la loi sur le travail. « Avec la motion Gmür, les employeurs espèrent disposer d'une très large marge de manœuvre pour leurs optimisations en matière de gestion d'entreprise » explique Thomas Bauer, responsable de la politique économique. Lorsque les prix de l'énergie sont élevés, il doit être possible de réduire la production et de réviser les machines. En revanche, lorsque les prix de l'énergie sont plus bas, les employés doivent également travailler le dimanche et la nuit. Les optimisations économiques entraîneraient des coûts élevés pour la santé des travailleurs et travailleuses. « Le travail de nuit et du dimanche est nuisible à la santé et à la vie sociale des travailleurs et travailleuses. C'est pourquoi, ils ne doivent être autorisés que lorsqu'ils sont vraiment indispensables » a déclaré Thomas Bauer. La motion Gmür-Schönenberger remet ce principe en question. C'est pourquoi, elle n'est pas seulement inutile, mais aussi dangereuse.