Pandémie : la loi sur le travail doit rester applicable dans les hôpitaux
Dans les services hospitaliers concernés par le COVID-19, les prescriptions légales sur les temps de travail et de repos sont suspendues. Une large coalition d'organisation d'employé-e-s demande aujourd'hui au Conseil fédéral de revenir sur sa décision, et formule une contre-proposition.
Le 21 mars, le Conseil fédéral a notamment décidé que dans les services de hôpitaux confrontés à une augmentation massive du nombre de cas de maladies due au COVID-19, les dispositions de la loi sur le travail concernant les temps de travail et de repos étaient suspendues, et il l'a fait sans consulter, ni même informer au préalable les salarié-e-s travaillant dans le système de santé.
Les organisations signataires du présent texte ne peuvent pas accepter la suspension brutale des règles concernant les temps de travail et de repos. Les situations où la charge augmente de façon extraordinaire requièrent justement une protection conséquente du personnel de santé, dont dépend la capacité de gérer et surmonter la crise. Les temps de travail et de repos prévus par la loi sont déjà, et de longue date, insuffisamment respectés. Légitimer cette pratique dans la situation actuelle, c’est de la part du Conseil fédéral envoyer un très mauvais signal. Et alors que de nombreux employeurs continuent à respecter la loi sur le travail, de premiers hôpitaux ont saisi l’opportunité de l’ordonnance du Conseil fédéral pour supprimer les règles sur le temps de travail et de repos.
Le personnel de soins est applaudi depuis tous les balcons de Suisse. Il s’engage jour et nuit sans compter pour protéger et sauver des vies humaines. Que la situation actuelle conduise dans la pratique à des écarts par rapport à la loi sur le travail relève de l’évidence. Cependant, de tels écarts ne doivent en aucun cas être justifiés en bloc et sans conditions. Au contraire, ils doivent être négociés, limités et réglés de manière unitaire sur le plan suisse, en partenariat avec le personnel de soins, dans le cadre d’une commission tripartite nationale chargée d’établir des positions consensuelles entre tous les acteurs. Les organisations signataires demandent donc au Conseil fédéral d’adapter dans ce sens l’ordonnance 2 COVID-19 le plus rapidement possible.