Pour une forte protection des salaires, pas de libéralisation des transports publics et pas de démantèlement dans le service public
Le Conseil fédéral a, lors de sa session d’aujourd’hui défini des valeurs de référence pour un mandat de négociation avec l’UE. Pour Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, ces paramètres sont également clairs : pas d’affaiblissement de la protection des salaires, pas de libéralisation dans les transports publics et pas de démantèlement dans le service public.
Lors de sa séance d'aujourd'hui, le Conseil fédéral a adopté des valeurs de référence pour un futur mandat de négociation. Malgré des signaux partiellement positifs de Bruxelles, la Suisse est encore loin de disposer d'une base de négociation prometteuse avec l'Union européenne. « Un démantèlement de la protection des salaires, une libéralisation du trafic ferroviaire ou un affaiblissement du service public ne sont pas acceptables pour Travail.Suisse », déclare Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse.
Les discussions menées jusqu'ici sur la protection des salaires ont notamment montré que la Suisse est encore loin d'une base de négociation possible. Travail.Suisse demande au Conseil fédéral de garantir complètement la protection des salaires dans les négociations. Il faut des engagements contraignants en droit international et une "clause de non-régression" étanche qui garantisse la protection des salaires à l'avenir également. En outre, il faut compléter et développer la protection des salaires en Suisse par des mesures efficaces. Pour cela, il est indispensable que les employeurs fassent des concessions et que le Conseil fédéral prenne des décisions courageuses. « Travail.Suisse rejettera dans tous les cas un accord qui conduit à un affaiblissement de la protection des salaires », déclare Thomas Bauer, responsable de la politique économique.
Mais la protection des salaires n'est de loin pas le seul chantier ouvert dans les discussions avec l'Union européenne. Celle-ci exige par exemple de la Suisse une ouverture dans le domaine du trafic international des voyageurs. Le marché suisse, très attractif, doit ainsi être ouvert aux fournisseurs étrangers à bas prix. Travail.Suisse rejette cette ouverture. « Il ne faut pas de concurrence sur le rail, mais une coopération. Une ouverture du trafic international des voyageurs affaiblira sensiblement la qualité des transports publics pour le personnel et les passagers à moyen et à long terme. Nous ne devons pas nous en accommoder », a déclaré Adrian Wüthrich. Il faut également s'assurer que les réglementations discutées sur les aides d'Etat ne mettent pas en danger le service public.
Pour Travail.Suisse, il est clair qu’un éventuel accord devra être évalué dans son ensemble. Outre l'accord, les compensations nationales seront également déterminantes. Un démantèlement de la protection des salaires, une ouverture du trafic ferroviaire international aux prestataires bon marché ou un affaiblissement du service public seraient, pour Travail.Suisse, un prix trop élevé à payer pour un accord avec l'UE. La garantie de l'accès au marché pour les entreprises ne doit pas se faire au détriment des travailleurs et travailleuses.