Les perspectives économiques élargissent les possibilités d’augmentations salariales
La crise du coronavirus et le confinement ont porté un coup sévère à l’économie en Suisse. Les nouvelles projections conjoncturelles du SECO montrent toutefois que l’économie se remet mieux que prévu. Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleuses et travailleurs, appelle par conséquent les entreprises à renoncer, dans la mesure du possible, à licencier. L’amélioration des perspectives économiques est également réjouissante en ce qui concerne les négociations salariales. Elle rend injustifiables des gels de salaires à grande échelle et rend de modestes augmentations possibles et judicieuses pour une grande partie des salarié-e-s.
La crise du coronavirus provoque un effondrement historique de l’économie mondiale. Le SECO révèle toutefois, par ses dernières prévisions, que l’économie suisse s’en sort nettement mieux qu’on le craignait il y a encore quelques mois. Avec une baisse du PIB désormais attendue à 3,8 pour cent, le ralentissement de l’économie n’est plus que de moitié aussi sévère qu’on s’y attendait alors. Certes, il y avait en décembre environ 50 000 personnes de plus au chômage que l’an dernier, et ce bien que l’instrument du chômage partiel ait jusque-là empêché une augmentation brutale des chiffres du chômage. L’amélioration des prévisions économiques devrait cependant conduire à une stabilisation du marché du travail. «Les employeurs sont à présent appelés à renoncer aux licenciements qui ne sont pas indispensables, pour éviter d’intensifier encore la crise», annonce Gabriel Fischer, responsable de la politique économique chez Travail.Suisse.
Les augmentations salariales constituent une étape importante pour sortir de la crise
L’amélioration des prévisions économiques modifie aussi le contexte des négociations salariales. Si les syndicats renoncent à des revendications salariales pour les branches les plus sévèrement touchées (par ex. l’hôtellerie et restauration), ils estiment en revanche que des gels de salaires à grande échelle seraient injustifiés. Les métiers d’importance systémique en particulier ont montré leur importance durant la crise, et les salarié-e-s de ces domaines ont plus que mérité une augmentation. Mais des augmentations salariales d’environ un pourcent sont également possibles dans des branches peu touchées par la crise du coronavirus. «De modestes augmentations sont aussi judicieuse d’un point de vue économique, puisqu’elles contribuent, en accroissant le pouvoir d’achat, à soutenir la consommation et, par conséquent, à surmonter la crise mieux et plus rapidement», affirme Gabriel Fischer.