Non à l’initiative de résiliation : L’attaque contre les salaires et les conditions de travail suisses a été repoussée
Travail.Suisse, l’organisation faîtière des travailleurs, se réjouit du résultat sans appel de la votation d’aujourd’hui sur l’initiative de résiliation. La population a compris que la résiliation de l'accord sur la libre circulation des personnes aurait également fait tomber les mesures d’accompagnement pour la protection des salaires et des conditions de travail. Cela aurait eu un impact catastrophique sur les travailleurs compte tenu de la crise économique actuelle et du nombre de chômeurs en augmentation. Pour convaincre le peuple suisse à long terme du bien-fondé de la voie bilatérale avec l’Union Européenne, il faudra appliquer de manière conséquente les mesures d’accompagnement et encore les renforcer.
En refusant l’initiative de résiliation, le peuple suisse a pris aujourd’hui une décision importante et s’est exprimé en faveur de la poursuite de la voie bilatérale, donc du maintien de relations règlementées avec l’Union européenne, notre plus important partenaire commercial. Des relations ordonnées permettent d’empêcher que la baisse conjoncturelle liée au Coronavirus ne devienne une crise structurelle et n’impose à la Suisse une phase plus longue de chômage élevé. Dans ce contexte, il faut se remémorer les années qui ont suivi le rejet de l’adhésion à l’EEE et qui ont été marquées par un arrêt de la croissance ainsi que par un taux de chômage de plus de 5 %. « Le refus de l’initiative de résiliation a permis d’éviter que notre pays et notre économie ne foncent directement dans le mur. », constate soulagé Adrian Wüthrich, Président de Travail.Suisse.
La libre circulation des personnes nécessite des mesures accompagnatrices fortes
Par leur vote, les citoyens et citoyennes suisses ont surtout souligné aujourd’hui qu’ils voulaient conserver l’instrument de protection que constituent les mesures d’accompagnement. Ces mesures garantissent le versement de salaires suisses et l’application des conditions de travail suisses sur le marché du travail en Suisse. Dans la crise économique actuelle, il faut précisément faire tout ce qui est possible pour éviter d’augmenter encore la pression sur les travailleurs et travailleuses. A l’avenir, Travail.Suisse combattra avec la même véhémence toutes les attaques qui viseront à assouplir ou à fragiliser ces mesures. « Le dispositif de protection ne doit pas être affaibli mais, au contraire, renforcé », souligne Wüthrich. « La prestation transitoire pour les chômeurs âgés est une autre étape à la fois urgente et importante, qui devra être défendue éventuellement lors d’une votation ». Adrian Wüthrich est convaincu que le peuple suisse ne pourra adhérer à long terme au choix de la voie bilatérale avec l’Union Européenne qu’avec une application conséquente et un renforcement additionnel des mesures d’accompagnement. Les acteurs de la politique et de l’économie seraient bien avisés de suivre aussi cette orientation dans les discussions concernant la convention-cadre institutionnalisée.