Crise du coronavirus : les licenciements précipités exacerbent le problème
La crise du coronavirus a déjà un impact sur le marché du travail, comme le montrent les derniers chiffres du SECO avec une augmentation de 17 802 chômeurs jusqu’à la fin du mois de mars, malgré l'extension massive de l'instrument du chômage partiel. Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, appelle les employeurs à s'abstenir de procéder à des licenciements précipités afin de ne pas aggraver inutilement la crise.
Les derniers chiffres du SECO sur la situation sur le marché du travail montrent déjà clairement l’impact de la crise du coronavirus sur le marché du travail. Le taux de chômage a augmenté de 0,4 point de pourcentage pour atteindre 2,9 % en mars. Dans les seuls secteurs de l'hôtellerie et de la restauration, du commerce, de la construction et des autres services, plus de 10 000 chômeurs supplémentaires se sont inscrits auprès des ORP. « La crise économique est inutilement exacerbée par des licenciements précipités », déclare Gabriel Fischer, responsable de la politique économique à Travail.Suisse. Il s'agit maintenant d'utiliser l'instrument fortement élargi du chômage partiel pour préserver les emplois. C'est ce qui se passe actuellement à grande échelle. En Suisse, environ un salarié sur quatre est actuellement au chômage partiel - ce qui correspond à environ 1,3 million de personnes exerçant une activité professionnelle, comme cela a été annoncé cette semaine. C'est un sommet historique. Même pendant la phase de pointe de la crise financière au printemps 2009, un peu plus de 90 000 personnes seulement étaient inscrites au chômage partiel.
Avec l'extension du chômage partiel et l’allocation pour perte de gain coronavirus, la sécurité des revenus a été atteinte pour une grande partie des salarié-e-s, mais des questions restent ouvertes. « Ce n'est que lorsque l’on aura clarifié les questions importantes de la sécurité des revenus de tous les salarié-e-s, et en particulier la protection de la santé des salarié-e-s vulnérables, que des discussions sérieuses sur une stratégie de sortie visant à atténuer les conséquences économiques et sociales du confinement pourront commencer », déclare Gabriel Fischer. Travail.Suisse demande donc que l’on trouve enfin une solution pour garantir le revenu des personnes travaillant sur appel. En outre, il faut garantir la protection de la santé des salarié-e-s vulnérables. Cela nécessite une dispense de travail pour ces groupes lorsque le télétravail n'est pas possible. Car le lieu de travail et le trajet qui y mène restent deux des plus grands risques d'infection par le coronavirus.