Non à la réduction de la rente pour enfants
Le développement de l’assurance-invalidité a mené à des différences entre le Conseil national et le Conseil des Etats. Le Conseil national décidera demain s’il maintient la réduction de la rente pour enfants. Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, demande aux membres du Conseil national de renoncer à la réduction. De nouvelles études montrent clairement qu’une réduction toucherait avant tout les enfants qui grandissent déjà dans des familles connaissant des difficultés financières.
Il subsiste des divergences entre le Conseil national et le Conseil des Etats dans le cadre du développement de l’assurance-invalidité. Le Conseil national a en particulier approuvé la réduction de la rente pour enfants de 40% à 30’%. Le Conseil des Etats la rejette.
La décision du Conseil des Etats repose sur des informations supplémentaires montant qu’une réduction de la rente pour enfants toucherait surtout ceux qui grandissent dans des ménages défavorisés sur le plan économique. Les nouvelles études montrent aussi que les familles disposant de rentes pour enfants et de prestations complémentaires ont moins de revenus que les familles comparables sans rentes pour enfants et sans prestations complémentaires. Déjà aujourd’hui, ce n’est pas un problème sur le plan de l’incitation financière à l’activité. Pour Thomas Bauer, responsable du dossier de politique sociale à Travail.Suisse, « La décision du Conseil national se base sur des informations incomplètes. les nouveaux faits établis doivent lui permettre de corriger cette décision ».
La réduction provoquerait des pertes de prestations très importantes pour les rentiers/ières avec un degré d’invalidité de 60 à 69%. Avec le nouveau système de rente par échelons, ils ne recevraient plus trois-quarts de rente mais une rente selon le degré d’invalidité. Comme la rente pour enfants est basée sur la rente AI, la rente pour enfant pourrait être réduite jusqu’à 40%. « La réduction mène à des réductions de prestations particulièrement pour les familles en précarité financière. En même temps, l’activité des personnes concernées ne va pas s’étendre. La réduction conduit en premier lieu à un report des coûts vers les prestations complémentaires », explique Thomas Bauer.
L’assainissement financier de l’AI et en cours. En 2032, l’AI aura totalement éliminé ses dettes auprès du Fonds AVS. De nouvelles mesures de réduction ne sont donc pas nécessaires financièrement.