Alors que l’on ne connaît pas encore les effets de la 5ème révision de l’AI et de la révision 6a, la commission sociale du Conseil national a décidé d’aborder le projet de réduction de rentes 6b. Cela manque de sérieux. Le Parlement s’en remet ainsi à un pilotage sans visibilité. Avant de décider de coupes majeures, les deux révisions précédentes , et dans le cas de 6a tout juste terminée, doivent être évaluées. Car, comme les projections le montrent, si l’on met l’énergie nécessaire à la concrétisation de la révision 6a et que l’on investit dans la réinsertion prévue, une révision 6b est inutile.
Travail.Suisse est déçu de la décision de la commission sociale du Conseil national d’entrer en matière sur le 2ème paquet de mesures de la révision 6b. Le projet est vendu comme un pas supplémentaire inévitable pour la santé financière de l’AI. Une fois de plus, on prend pour cible les personnes touchées et on prévoit des réductions de rentes considérables.
A y regarder de plus près, il s’avère toutefois que l’AI, à partir de l’an prochain, et selon les prévisions du Conseil fédéral, continuera à être bénéficiaire après l’échéance du délai du financement supplémentaire et aussi sans révision 6b. La condition est que la réinsertion voulue de 17’000 rentiers et rentières AI dans le marché du travail réussisse (révision 6a). Au lieu de concentrer maintenant les forces sur la réussite de la réinsertion de 6a, on ouvre déjà un nouveau chantier avec 6b. On donne ainsi l’impression que le Parlement lui-même ne croit pas à l’efficacité de la médecine qu’il a lui-même décidé de prescrire. Ou dit en d’autres termes : avant que l’on sache si les pilules déjà administrées (5ème révision et révision 6a) agissent, on administre la suivante à l’aveugle. Cela n’est pas sérieux.