Demain, vendredi, le Conseil fédéral et les personnes à la tête des partis gouvernementaux discuteront, dans le cadre des entretiens de Von-Wattenwyl, de la 6ème révision de l’AI. Le 2ème paquet de mesures de cette révision prévoit un assainissement de l’AI par des réductions de rentes. Travail.Suisse les considère comme inacceptables. L’organisation faîtière de 170’000 travailleurs et travailleuses demande aux partis et au Conseil fédéral de chercher des solutions réalistes et raisonnables au lieu de s’en prendre une fois de plus aux personnes concernées uniquement et de miner la sûreté de la sécurité sociale en Suisse.
Le paquet de mesures 6b prévoit d’introduire un nouveau système de rentes qui doit augmenter l’incitation au travail pour les rentiers et rentières de l’AI. Mais ce qui est vendu comme « une adaptation du système des rentes pour soutenir la réinsertion » est en fait avant tout un exercice d’économie draconien. Les personnes qui ont un degré d’invalidité élevé verront leur rente réduite jusqu’à un tiers. Travail.Suisse s’y opposera avec détermination. Pour une rente moyenne d’environ 1400 francs par mois, les réductions de rente de plusieurs centaines de francs par mois sont tout simplement inconcevables. La réduction des rentes en cours n’est pas seulement inacceptable pour les personnes concernées mais mine aussi le système de sécurité sociale qui est basé sur la sûreté.
Des efforts de réinsertion réalistes au lieu de réductions de rentes précipitées
Si le Conseil fédéral ne propose que des réductions de rente, c’est, semble-t-il, comme s’il ne croit pas lui-même à la réinsertion des personnes à l’AI proclamée avec emphase. Cela n’est pas étonnant : le Conseil fédéral et le Parlement ont jusqu’ici manqué de créer, avec une obligation envers les employeurs, les conditions pour que les rentiers et rentières AI trouvent effectivement un travail. Une politique d’insertion crédible est toute différente. La réduction de rentes de personnes à l’AI, qui doivent vivre depuis des années avec une modeste rente, témoigne de l’impotence et de l’absence de scrupule.
Une obligation doit être introduite pour les employeurs
Travail.Suisse s’engage depuis longtemps pour la création d’une contribution d’intégration obligatoire des employeurs. Les entreprises peuvent fournir cette contribution soit en réservant des places de travail pour des personnes souffrant d’un handicap, soit en versant une taxe affectée à la création de nouvelles places de travail pour ce groupe. Pour Travail.Suisse, il est clair que la volonté de travailler à nouveau correspond au désir de très nombreuses personnes concernées. Mais pour que les incitations fonctionnent et que ces personnes puissent utiliser leur capacité de travail restante, il faut créer les postes de travail correspondants. Si on utilisait vraiment sur le marché du travail les capacités des personnes à l’AI, on économiserait un multiple des réductions de rentes et un assainissement de l’AI pourrait se faire sans problèmes.